Ilappartient l’écologie et comment faire la paix avec la chapelle diocĂ©saine, spĂ©cialement pour le Ă  chacun d’entre nous de la bĂątir, de la nature et notre environnement. diocĂšse amiĂ©nois. Puis dĂ©part en bus pour garder, de la diffuser dans nos actes, nos Le soir venu, aprĂšs le dĂźner «‌baraque Ă  rejoindre notre lieu de rendez-vous Ă  Sou- chez pour participer Ă  la chaĂźne
Rurutu, une Ăźle rĂȘvĂ©e depuis si longtemps
 Vous la connaissez peut-ĂȘtre pour les baleines Ă  bosse qu’on y observe facilement. J’y suis justement allĂ©e dĂ©but juillet pour ça, mais manque de chance, elles n’étaient pas encore arrivĂ©es. Je vous emmĂšne quand mĂȘme avec moi, car Rurutu avec ou sans baleine, c’est l’assurance d’un dĂ©paysement total ! Pour celles et ceux qui atterrissent sur cet article sans avoir lu les prĂ©cĂ©dents, je vous conseille d’aller lire cet article sur Rimatara. J’y explique pourquoi nous — mon pĂšre, mon copain et moi — avons visitĂ© ces deux Ăźles NDLR Rimatara et Rurutu !. âžĄïž INFOS PRATIQUES POUR VOYAGER À RURUTU EN FIN D’ARTICLE âŹ…ïž RĂ©cit de notre sĂ©jour Ă  Rurutu ArrivĂ©e en fin de journĂ©e On a dĂ©collĂ© de Rimtara. TrĂšs rapidement, le hublot laisse deviner Rurutu, bien diffĂ©rente de sa voisine. Beaucoup plus grande et avec plus de relief, Rurutu se dĂ©voile petit Ă  petit. L’Amoureux dĂ©couvre une nouvelle fois un aĂ©roport Ă  peine plus grand qu’une maison, oĂč arrivĂ©e, dĂ©part et visiteurs ne font qu’une masse homogĂšne et colorĂ©e. Nous sommes accueillis par Viriamu, le propriĂ©taire de la pension Teautamatea oĂč nous logeons. Viriamu a cet air sĂ©rieux et travailleur, et ne parle pas bien français. Nous ne tardons pas Ă  l’aĂ©roport. Le trajet en 4×4 jusqu’à la pension dĂ©roule un paysage si diffĂ©rent de ceux de Rimatara, c’est incroyable ! MĂȘme moi qui suis Tahitienne, je suis dĂ©paysĂ©e tout en me sentant chez fois Ă  la pension, Viriamu nous indique nos chambres respectives et nous informe qu’il y a un marae temple de pierres des anciens PolynĂ©siens, du temps d’avant l’arrivĂ©e des EuropĂ©ens familial sur le terrain. Cette terre appartient Ă  sa famille depuis longtemps, des gĂ©nĂ©rations. En plus d’ĂȘtre un fervent dĂ©fenseur de son histoire et de sa culture, Viriamu se rĂ©vĂšle ĂȘtre un des meilleurs cavaliers de l’üle. Il fait un tour sur la plage et dans la mer avec son cheval. Je suis Ă©berluĂ©e je ne savais absolument pas qu’il y avait des chevaux Ă  Rurutu. Quand je vous dis que cette Ăźle me dĂ©payse !Je n’ai pas pris de photos de ces instants ni de notre chambre et je m’en veux, mais, mĂȘme si j’ai logĂ© dans de trĂšs nombreuses pensions en PolynĂ©sie, c’était la premiĂšre fois que je voyais des chambres agencĂ©es comme ça, et c’est trĂšs beau ! Et surtout, pour la 2Ăšme fois aprĂšs Rimatara, nous avons des couettes. Aux Australes en juillet, nous sommes Ă  l’endroit le plus froid de PolynĂ©sie, juillet Ă©tant le coeur de l’hiver austral. Autant vous dire que nous avons fait bon usage des couettes, et avons apprĂ©ciĂ© comme il faut la soupe du soir ! D’ailleurs, il faut que je vous dise si vous ĂȘtes les Australes devraient vraiment vous plaire 😉On a Ă©galement pris le temps de discuter avec Viriamu des activitĂ©s possibles pendant notre sĂ©jour. J’apprends Ă  mon grand dĂ©sespoir que ce n’est pas encore la saison des baleines Ă  bosse et qu’à cause du mara’amu vent du sud-est qui souffle en pĂ©riode d’hiver austral, on ne peut pas visiter la fameuse grotte dragon ». Tant pis, on fera quand mĂȘme le tour de l’üle et une petite rando. Avec un peu de chance, Viriamu nous indique aussi qu’on peut voir la plus longue courses de chevaux de PolynĂ©sie sur la plage avant notre retour Ă  Tahiti. Affaire Ă  suivre
 DĂ©but du tour de "l'Ăźle aux grottes" Le lendemain matin, requinquĂ©s comme jamais et debout encore trĂšs tĂŽt pour nous 6h30 ou 7h, grĂące au dĂ©calage horaire, on se rĂ©gale de notre petit-dĂ©jeuner et nous partons faire le tour de l’üle. Viriamu nous emmĂšne pour la journĂ©e faire le tour de l’üle. Maintenant que je l’écris, ça me fait sourire. Je vous explique. Dans la plupart des Ăźles hautes c’est-Ă -dire avec montagne et/ou relief, comme Tahiti, Moorea, Rurutu, Bora Bora, 
, des prestataires touristiques proposent le tour de l’üle » comme activitĂ©. Il me semble qu’au dĂ©but, l’Amoureux ne comprenait pas ce que c’était, et je ne comprenais pas qu’il comprenne pas 😅. Grosso modo, comme son nom l’indique, c’est une activitĂ© qui consiste Ă  faire le tour de l’üle en voiture ou en bateau en fonction des Ăźles et des prestataires et de s’arrĂȘter aux principaux points d’intĂ©rĂȘt spot photo, artisanat, etc. Assis dans la benne du 4×4, ce qui n’est pas pour mettre Ă  l’aise l’Amoureux, surtout dans les pentes, on arrive rapidement au premier spot la grotte de Mitterrand nommĂ© comme cela pour la raison Ă©vidente d’une visite de Mitterrand lors de son mandat prĂ©sidentiel. On lui prĂ©fĂšrera plutĂŽt son nom originel de grotte Ana A’eo ana = grotte ; sachant que vai = eau, vous devinez – enfin – ce que veut dire Vaiana 😉. Le 4×4 garĂ© au bout d’un chemin cabossĂ©, on marche Ă  peine quelques dizaines de mĂštres avant de voir l’énorme trou noir se dresser devant nous, prĂȘts Ă  nous engloutir. Heureusement qu’une main de pierre se dresse pour le lui interdire. J’en ai dĂ©jĂ  vu plein, des grottes, en PolynĂ©sie, mais d’aussi grande, rarement. Ana A’eo est Ă  la fois vraiment impressionnante, et trĂšs intimiste. C’est sĂ»rement contradictoire, mais on s’y sent bien, et la vĂ©gĂ©tation qui semble ne dĂ©voiler l’entrĂ©e qu’à une poignĂ©e d’ Ce n’est qu’une impression hein ! Plus sĂ©rieusement, Viriamu nous a racontĂ© l’histoire de Rurutu, celle de Hiro, de ses enfants dont Amaitarai un aĂŻeul de Viriamu, des Pƍmare aux Australes, des Ă©pisodes peu glorieux dans l’Histoire de la France mais que personne ne connaĂźt. Viriamu TERUARII est un vĂ©ritable livre ouvert sur l’histoire de Rurutu et de son peuple. Un livre Ă©crit en rurutu = langue des habitants de Rurutu pour continuer l’analogie, donc il vaut mieux avoir quelqu’un qui parle au moins tahitien pour traduire. Ce n’était pas notre cas, et quelques informations sont sĂ»rement passĂ©es Ă  la trappe, oups. Artisanat au village de Moerai On continue notre chemin et on arrive au premier village Moerai. L’üle en compte 3 en tout. On fait une halte juste avant, sur un point de vue Ă  flanc de falaise. A la saison des baleines, on peut en observer Ă  vue d’oeil d’ici. Cet endroit ressemble Ă  la cĂŽte est de Tahiti, entre Papeno’o et Faaone. Les Ă©lĂ©ments se dĂ©chaĂźnent, Ă  moins que les vagues essaient de nous saluer sans contrĂŽler leur force. On est loin du clichĂ© de carte postale, mais on est totalement dans une image sauvage des descend ensuite sur Moerai. DĂ©but juillet, c’est le Tiurai. Traduit littĂ©ralement par Juillet », c’est le mot qui dĂ©signe les festivitĂ©s qui ont lieu ce mois-lĂ . FĂȘte foraine, spectacles de chants, de danses, artisanat c’est un peu tout ça le Tiurai. LĂ , on va particuliĂšrement voir les mama qui font de l’artisanat, en particulier de la vannerie. Assises par terre sur des nattes sĂ»rement tressĂ©es par elles aussi, ces femmes confectionnent Ă  longueur de journĂ©e des chapeaux et coiffes la spĂ©cialitĂ© de Rurutu, mais aussi quelques paniers, portefeuille et autres accessoires. Si vous avez vu cet article sur Rimatara et celui-ci consacrĂ© Ă  son artisanat, vous savez dĂ©jĂ  que la vannerie est une activitĂ© essentielle aux Ăźles Australes 🙂AprĂšs un long moment passĂ© avec les mama, on dĂ©jeune prĂšs du port du village. On commande steak frites et je ne sais quel autre plat habituel des roulottes, et Viriamu complĂšte le repas par des fruits du jardin Ă  profusion. Clairement, les Rurutu se dĂ©pensent beaucoup physiquement quand on voit les portions. L’Amoureux est moins Ă©tonnĂ© que les premiers jours en PolynĂ©sie, mais il a toujours du mal Ă  finir sa part. AprĂšs cette pause et quelques photos d’hibiscus rouges, on repart. Entre grottes et plages Si Rurutu s’appelle l’üle aux grottes », ce n’est pas pour rien. Viriamu nous en montre une autre, qui donne cette fois directement sur la route. Enfin, elle est Ă  peine dissimulĂ©e derriĂšre quelques arbres quoi. Moins profonde que ana A’eo, elle mĂ©rite aussi le dĂ©tour pour comprendre les spĂ©cificitĂ©s gĂ©ologiques de l’üle. Alors que cette grotte se trouve Ă  flanc de falaise et de rĂ©cif frangeant, quelques centaines de mĂštres plus loin, une plage s’étend de tout son long. C’est peu aprĂšs celle-ci que se cache le dragon » il me semble. Cette grotte si cĂ©lĂšbre de Rurutu sera Ă  dĂ©couvrir une prochaine fois pour nous ! Maintenant, on s’enfonce un peu dans l’üle dĂ©couvrir le cĂŽtĂ© terre »  Dans les champs de taro Enfin, le 4×4 pĂ©nĂštre dans les entrailles de l’üle. TantĂŽt bitumĂ©e, tantĂŽt escarpĂ©e et cabossĂ©e, la route nous plonge dans le coeur sauvage de Rurutu. Alors que jusqu’à prĂ©sent, les paysages oscillaient entre bleu, turquoise et anthracite, ils sont maintenant unanimement verts. Vert comme la vie, la nature bien vivante, bien vibrante. Le vert est une de mes couleurs prĂ©fĂ©rĂ©es avec le bleu, et j’avais vraiment l’impression d’ĂȘtre dans un rĂȘve parmi ces ou plutĂŽt fruit du sont les mots qui me viennent en tĂȘte quand je repense Ă  ces champs. Ici, nulle place pour la lassitude et le laisser-aller. Pour se nourrir et vivre, il faut produire des taro, ces tubercules Ă  chair violette pour la plupart. Remplis de fluor, c’est l’aliment dont je ne fais que des excĂšs, que je choisirais si je ne devais me nourrir que d’une chose jusqu’à la fin de mes jours. Vous connaissez sĂ»rement si vous ĂȘtes dĂ©jĂ  en Asie du sud-est ?Deux hommes labourent une partie du champ. Ce travail sollicite chaque cellule de leurs muscles et ils ne se plaignent pas. Leurs visages traduisent l’épuisement physique, mais aussi une certaine forme de rĂ©silience et de fiertĂ©. Viriamu nous montre comment planter les taro, et invite l’Amoureux Ă  essayer de manier les outils. Sans grande surprise, quand un corps n’est habituĂ© ni Ă  ce type d’effort intense, ni Ă  ces gestes, il est difficile d’apprendre ça en 2 une inspiration, deux inspirations. Ça y est, le 4×4 redĂ©marre et on continue. J’espĂšre revenir un jour ici. Je m’y sens tellement bien. Criques secrĂštes Viriamu nous emmĂšne au bord de la mer. C’est chez un copain, on va sur la plage. »Un cheval attachĂ© dans le coin, sĂ»rement Ă  un cocotier, nous dĂ©visage et s’approche. J’ai l’impression qu’il veut qu’on aille le voir, j’ai un peu de peine. On traverse des hautes herbes et on arrive sur la plage. MĂȘme si de base je devrais considĂ©rer ce genre d’endroit comme ma rĂ©fĂ©rence » en tant que locale, j’ai l’impression d’ĂȘtre sur une crique en Albanie. Le monde Ă  l’envers. Le mara’amu souffle fort et rafraĂźchit. Je prends quelques photos et on repart. Oui, vraiment, juillet n’est pas la bonne pĂ©riode pour avoir envie de tremper le petit doigt dans l’eau aux Australes !Sur le chemin, on s’arrĂȘte Ă  une autre plage. LittĂ©ralement les roues dans le sable cette fois. Une curiositĂ© gĂ©ologique », soit 2 plateaux de corail crĂ©ant un fossĂ© entre eux oĂč les vagues viennent s’engouffrer et crĂ©er un souffle, attire l’attention. Vous cherchez des belles plages de sable blanc prĂ©servĂ©es du tourisme de masse ? Vous avez trouvĂ© votre bonheur ! Points de vue sur Avera Notre tour de l’üle nous conduit au village d’Avera. NichĂ© au pied de pitons rocheux – ou je ne sais pas on appelle les Ă©normes rochers comme sur la 2Ăšme photo –, le village est Ă©galement au creux d’une baie. Vue de haut, un cordon ombilical bleu turquoise le relie Ă  l’ocĂ©an. Pendant que les nuages font la loi des ombres et lumiĂšres, Viriamu nous conduit en 4×4 sur le ponton du port. J’avais jamais Ă©tĂ© sur un ponton en voiture, et mĂȘme si la structure est assez large et habituĂ©e Ă  des poids bien plus lourds, je n’étais pas Ă  l’aise Ă  l’idĂ©e d’ĂȘtre dans une boite en ferraille au-dessus de l’ rentre enfin, en s’arrĂȘtant une derniĂšre fois sur les hauteurs d’ la fin d’une journĂ©e bien remplie. La soirĂ©e se dĂ©roule simplement entre lecture – la bibliothĂšque de la pension Teautamatea est une mine d’or pour qui veut se renseigner sur l’histoire et les traditions polynĂ©siennes –, repas copieux et dĂ©licieux, et jeux de sociĂ©tĂ©. RandonnĂ©e sur les crĂȘtes de Rurutu Ă  la conquĂȘte du mont Manureva Pour notre 2Ăšme et dernier jour Ă  Rurutu oui c’est trĂšs court, mais promis on reviendra une prochaine fois, on a choisi de faire une randonnĂ©e sur les crĂȘtes de Rurutu, du cĂŽtĂ© du mont Manureva, le plus haut point de l’üle qui culmine Ă  398m d’altitude. Viriamu nous dĂ©pose en voiture Ă  l’embranchement entre la route traversiĂšre et la route des crĂȘts. Un chemin est tracĂ© par des roues de 4×4 mais on se demande comment des voitures arrivent Ă  passer Ă  certains endroits tellement c’est glissant et accidentĂ©. On arrive dans une forĂȘt de pins, ou pinus » comme on dit en PolynĂ©sie, quand, sortis de nulle part, deux chevaux apparaissent. Une jument, chĂ©tive et attachĂ©e, et sa progĂ©niture, libre de mouvement, qui nous barrent le chemin involontairement, mais qu’on hĂ©site Ă  contourner. Mais contourner par oĂč ? Le chemin est bordĂ© de fougĂšres et hautes herbes, et on ne sait pas jusqu’oĂč on peut s’éloigner et par oĂč revenir sur le sentier. Le jeune cheval est trĂšs agitĂ© et a sĂ»rement peur de nous. Il court Ă  l’opposĂ© et on remarque enfin un troisiĂšme cheval le pĂšre. On arrive finalement Ă  passer tout doucement mais sans encombre le barrage » de la jument. De l’autre cĂŽtĂ©, le mĂąle est plus grand, plus en forme, et nous fixe inlassablement. J’avoue ne pas ĂȘtre mais alors pas du tout rassurĂ©e ! On rĂ©ussit Ă  passer sans geste brusque des deux cĂŽtĂ©s. Le jeune nous suite un peu, et fait mine de rien dĂšs qu’on se retourne. Je n’avais encore jamais remarquĂ© comme les chevaux sont expressifs !Nouvelle Ă©preuve » une ascension raide comme j’en ai rarement vues. Pas trĂšs longue mais avec un angle trĂšs aigu, elle aboutit à
 des installations Ă©lectriques ! Mon cerveau d’ingĂ©nieure et ex-responsable d’affaires se demande comment les techniciens font pour venir jusqu’ici avec tout leur matĂ©riel. Entre le marche un pinus barrait la route Ă  un endroit donc il faut tout porter, les chevaux et cette pente sans corde, j’éprouve vraiment le plus profond respect pour ceux que le travail amĂšne jusqu’ici ! Pas de corde donc, mais un Ă©norme cĂąble Ă©lectrique permet aux moins aguerris et Ă  ceux qui ont le vertige d’arriver en haut. Niveau sĂ©curitĂ© on repassera, mais ça fonctionne. En haut, la vue est imprenable sur toute l’üle, en particulier le village et la baie d’Avera. De l’autre cĂŽtĂ©, le soleil empĂȘche de prendre des photos non cramĂ©es. Le mara’amu souffle toujours bien fort et la suite du chemin est recouverte de mauvaises herbes. Il est difficile de continuer plus loin donc on fait demi-tour pour continuer notre chemin sur les crĂȘtes vers le sud. On revient donc sur nos pas, on arrive jusqu’au point de dĂ©part, lĂ  oĂč Viriamu nous a dĂ©posĂ©s, et on continue de l’autre cĂŽtĂ©. On se rapproche donc du village d’Avera, oĂč on finira par descendre pour terminer cette matinĂ©e. La plus longue course de chevaux de PolynĂ©sie sur la plage Ce que je ne vous ai pas dit, c’est qu’on s’est un peu dĂ©pĂȘchĂ©s pour arriver Ă  Avera pour midi. Viriamu nous avais informĂ©s qu’il y aurait un Ă©vĂ©nement trĂšs important pour les Rurutu et qui n’a lieu qu’une fois par an la plus longue course de chevaux de PolynĂ©sie sur la arrivant, on voit du monde qui attend Ă  la plage, et des cavaliers qui arrivent. Sans selle, ils ont la tenue typiques des Ă©vĂ©nements traditionnels et sportifs un pareo nouĂ© autour de la taille et attachĂ© pour ne pas gĂȘner, et une couronne vĂ©gĂ©tale sur la tĂȘte. Ils ne sont que 4 Ă  courir ce jour, dont un jeune sur un trĂšs jeune cheval, et arborant l’indĂ©trĂŽnable trio short/t-shirt/savates les savates Ă©tant des tongs, mais on dit savates » en PolynĂ©sie. Ils arrivent tous les 4 sur le dĂ©part de la plage, quelqu’un parle au micro mais en rurutu donc je ne comprends rien. D’un coup, alors que les 4 coureurs sont approximativement arrivĂ©s sur la ligne de dĂ©part, la course est lancĂ©e. Je n’ai pas du tout compris ce moment-lĂ , c’était impressionnant. En quelques secondes, ils n’étaient plus que des grains de poussiĂšre au loin, et moins de 3min aprĂšs, ils Ă©taient de retour. Le premier Ă©tait bien loin devant les deux autres. Victoire incontestĂ©e pour lui, aprĂšs des annĂ©es de victoires de Viriamu qui, ce jour-lĂ , n’a pas couru mais a prĂȘtĂ© main forte Ă  l’assocation Ă©questre de Rurutu pour faire une vente de plats sur l’évĂ©nement. L’un des coureurs ne finira pas la course, son cheval s’est essoufflĂ© trop vite. L'heure du retour On rentre Ă  Tahiti bientĂŽt. Je prends le temps de faire voler un peu mon drone, histoire de, mais le mara’amu n’aime pas trop cet objet volant non identifiĂ© donc je n’insiste pas trop. Viriamu ne tarde pas Ă  nous conduire Ă  l’aĂ©roport, oĂč il nous couronne de magnifiques colliers de fleurs aux couleurs des Australes. Vous ne pouvez pas les sentir, mais ces colliers sentent incroyablement bons et embaument l’avion car TOUT LE MONDE en a. D’ailleurs, en attendant de monter dans l’avion, l’Amoureux et moi faisons un tour au centre artisanal de l’aĂ©roport. J’achĂšte un panier tressĂ© et on prend des sous-verres, avant de patienter sagement dans cet aĂ©roport que l’Amoureux compare assez justement Ă  un arrĂȘt de bus. Un gros arrĂȘt de bus. Si vous aimez les Ăźles encore sauvages et prĂ©servĂ©es, avec une identitĂ© et une culture forte, vous aimerez sĂ»rement Rurutu. J’ai personnellement adorĂ© cette Ăźle, et il est sĂ»r et certain que j’y retournerai car je m’y sens bien et qu’elle a encore une grande part de mystĂšre. Voyager Ă  Rurutu Infos pratiques Comment aller Ă  Rurutu ? Comme pour Rimatara, Tubuai et Raivavae d’autres Ăźles des Australes, il n’y a que 2 maniĂšres d’aller Ă  Rurutu en avion Ă  bord d’Air Tahiti, ou en bateau sur Tuha’a Pae lors d’une Ă©tape d’une croisiĂšre de plusieurs jours dans tout l’archipel des Australes calendrier des croisiĂšres.Il y a des vols 4 fois par semaine entre Tahiti et Rurutu consultez le planning des vols d’Air Tahiti. Vous pouvez combiner Rurutu et une ou plusieurs autres Ăźles des Australes avec un Pass Australes chez Air Tahiti. Le tarif des pass est invariable suivant les Ăźles choisies et pour un mĂȘme nombre d’üles s’entend. Quand aller Ă  Rurutu ? OĂč dormir Ă  Rurutu ? L’offre d’hĂ©bergement de Rurutu est l’une des plus fournies des Australes. Vous pouvez entre plusieurs pensions de famille et chambres d’hĂŽtes Teautamatea Ă©videmment, que je recommande chaudement pour son couple de propriĂ©taires, Viriamu et Elin, mais aussi Vaitumu Village, Le Manotel, Vaitea Lodge. OĂč manger Ă  Rurutu ? Dans les villages, il y a des snacks et roulottes. Vous y trouverez de quoi manger steak / poisson / poulet frites, hamburgers, casse-croĂ»tes Ă©quivalent des sandwich en France etc. Ce n’est pas forcĂ©ment ce qu’il y a de plus healthy », mais aprĂšs quelques jours en PolynĂ©sie, vous comprendrez vite que c’est tout un art de vivre ! Pour le dĂźner, on mangeait super bien Ă  la pension Teautamatea. Je pense que vous pourrez dĂźner Ă©galement partout oĂč vous serez logĂ©e. Comment se dĂ©placer sur Rurutu ? Le tour de Rurutu fait un peu plus de 30km, avec pas mal de relief. La voiture est donc nĂ©cessaire. Si vous faites des activitĂ©s, les prestataires viendront vous chercher directement Ă  votre hĂ©bergement. Vous pouvez aussi demander auprĂšs de vos hĂŽtes ce qu’ils propose pour vous dĂ©placer, comme nous l’avons fait avec Viriamu qui nous a conduit Ă  la rando, et ramenĂ© d’Avera aprĂšs la course de chevaux. À savoir Je ne suis plus sĂ»re qu’il y ait un distributeur de billet Ă  Rurutu. Mais comme tout se paie en espĂšces, pensez Ă  retirer de l’argent Ă  Tahiti avant d’arriver Ă  de Rurutu est Ă©quipĂ© du strict minimum, et le personnel est assez laxiste sur les affaires emportĂ©es en cabine. Vous pouvez donc ramener chapeaux et paniers tressĂ©s mĂȘme si ça ne rentre pas dans les sacs. Que faire Ă  Rurutu ? Voici une liste non exhaustive des choses Ă  voir et Ă  faire sur l’üle de Rurutu Faire un tour de l’üle avec un guideObserver voire plonger avec les baleines Ă  bosse entre fin juillet et octobre normalementVisiter les grottes de l’üle, dont la fameuse Ana A’eo grotte de MitterrandPartir Ă  l’aventure pour voir la grotte dragon »Faire une randonnĂ©e sur les crĂȘtes –> demander Ă  votre pension de vous montrer une carte de l’üle et le cheminVisiter les champs de taro ou tarodiĂšresFaire une balade Ă  cheval avec un guide Ă©questre agréé comme Viriamu de la pension TeautamateaVoir le marae Ta’aroa du nom du dieu pour lequel il a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© Ă  Vitaria derriĂšre la pension Teautamatea, avec l’accord de son propriĂ©taire Viriamu oui, il revient souvent mais en mĂȘme temps, c’est une personne importante de RurutuDĂ©couvrir l’artisanat local la vannerie et en particulier les chapeaux tressĂ©sAcheter du cafĂ© de Rurutu en vente notamment Ă  la pension TeautamateaVoir la plus longue courses de chevaux sur plage de PolynĂ©sie 1er vendredi de juillet, Ă  midi sur la plage d’AveraVoir la tombe d’Eric Bishop au cimetiĂšre de MoeraiSe baigner sur l’une des nombreuses plages de l’ülePour les activitĂ©s et excursions avec un prestataire, renseignez-vous auprĂšs de vos hĂŽtes. Epinglez-moi sur Pinterest ! Cet article comporte des liens affiliĂ©s. Je touche donc une commission sur les rĂ©servations effectuĂ©es via ces liens, sans que les tarifs ne changent pour vous. Ils me permettent de subvenir en partie aux dĂ©penses liĂ©es Ă  ce blog, et ne changent en rien la sincĂ©ritĂ© de mes propos car ce sont des liens vers des sites que j’ai l’habitude d’utiliser Ă  titre personnel 🙂
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Les gorges de l’ArdĂšche sont farouches, tortueuses et profondes. La riviĂšre a creusĂ© un magnifique canyon dans les masses calcaires. L’eau a dissout dans des parties plus intimes de nombreuses grottes. Si ces gorges sont trĂšs connues et sur frĂ©quentĂ©es avec comme point d’orgue l’arche du Pont d’Arc, un Ă©lĂ©ment fait parler de lui, un peu indirectement, c’est le charbon de bois. Comment ça ? L’une des plus merveilleuses grottes ornĂ©es du monde, avec les tĂ©moignages dessinĂ©s par des hommes et/ou femmes et enfants il y a 36 000 ans, recĂšle un art pariĂ©tal unique dont une bonne partie est dessinĂ© au charbon de bois. La grotte Chauvet, Ă©crin de chefs d’Ɠuvres de l’art pariĂ©tal, oĂč pour la premiĂšre fois dans la chronologie de l’histoire de l’Homme, celui ci s’exprime au travers de symboles qui ont formes animales. La course des chevaux, les lions qui attaquent les bisons et les rhinocĂ©ros laineux Ă  bande noire sont autant de merveilles rĂ©vĂ©lĂ©s par la capacitĂ© d’artistes primitifs, maitre du fusain, a reproduire leur commun de chasseurs. Jouer avec les aspĂ©ritĂ©s, durcir le trait, estomper celui ci s’il faut ou dessiner un Ɠil autour d’un dĂ©tail de calcite ovale montre que ces hommes ont du bien des fois dessiner pour s’exercer auprĂšs de leurs feux avec les restes carbonisĂ©s des bois. Ils avaient compris que le HB, mine tendre, est meilleurs pour dessiner. Cela accroche mieux sur la parois dĂ©gagĂ©e de sa couche de glaise. Ils ont carbonisĂ© du Pin Sylvestre, tendre et marqueur. Dans une encoignure de draperie calcaire, j’ai vu » cet homme de l’Aurignacien, affuter son fusain. Il en reste des traces qui me sont aussi Ă©mouvantes que les splendides animaux dessinĂ©s. Ces artistes ont créés en exploitant des retraits de parois ou des bosses. Du grand art. Si les matĂ©riaux utilisĂ©s se partagent entre des pigments naturels et le charbon de bois, il y a, avec ce dernier, des morceaux Ă  terre qui sont restĂ©s tel quel. Vestiges d’activitĂ©s, ligne droite entre les palĂ©olithiques et les graffeurs modernes. Panneau de la galerie de l’Aurignacien. Je pense que la phrase les Aurignaciens maitrisaient parfaitement la combustion du bois » n’est pas exacte. Ou c’est la maitrise du feu ou la carbonisation du bois
 Le charbon de bois prend ici toute sa mesure dans l’évolution de l’Homme. Issu de cette maitrise qui a bouleversĂ© notre vie d’ĂȘtre humain, celle du feu, il est avec la taille des silex un des premiers objets » novateurs. Il se place au tout dĂ©but de notre capacitĂ© de transmettre, matĂ©riellement Ă  contrario du langage, des sensations et des formes d’autres ĂȘtres vivants. En l’associant au pigment naturel, l’Homme invente une forme de communication et pour la premiĂšre fois crĂ©e ce qu’on appelle aujourd’hui de l’Art. Pour qui, pour quoi, il est un peu trop facile d’y voir de la spiritualitĂ©, des dieux dans le reprĂ©sentation des lions. La seule chose que partage l’art et la spiritualitĂ© c’est l’imagination, infinie pour la premiĂšre et recroquevillĂ©e pour la deuxiĂšme. Le tracĂ© d’une courbe du dos d’un bison, les babines retroussĂ©es d’un fĂ©lin ou les formes clownesques d’un Mammouth sont l’affirmation du dĂ©but de l’Ère humaine, l’AnthropocĂšne. Au dĂ©but Ă©tait le charbon de bois.
Ilexiste, en Inde comme au NĂ©pal, une relation Ă©troite entre le monde des dieux et celui des hommes. Gonda (1976, ch. I) a tentĂ© par exemple de montrer comment, par ses liens avec Agni – le feu du sacrifice –, le dieu ƛiva se situe du cĂŽtĂ© des prĂȘtres Brahmanes et du renoncement, alors que Visnu, qui est proche d’Indra et qui soutient le monde, appartient davantage aux
Tu auras besoin de 1 lb de roseau plat quart de pouce1 lb de roseau rond n ° 6 pour cĂŽtes et chevilles2 cerceaux ronds de 8 ".Vous devriez avoir assez de roseaux pour un deuxiĂšme panier, mais chacun prend une paire de les outils que vous trouverez Ă  portĂ©e de main se trouvent probablement dĂ©jĂ  dans la maison. Un couteau bien aiguisĂ©, que ce soit un bon couteau de poche ou un rasoir, est un must. Mettez Ă©galement de cĂŽtĂ© une rĂšgle, une demi-douzaine de pinces Ă  linge Ă  ressort ou de petites pinces d'Ă©bĂ©niste Ă  ressort, un poinçon ou une aiguille Ă  tricoter et un seau d'eau de commencer, c'est une bonne idĂ©e de comprendre un peu la conception des paniers cĂŽtelĂ©s comme celui-ci. Bien que les guildes artisanales aient transmis cette compĂ©tence Ă  travers les siĂšcles, aucune instruction mathĂ©matique ferme n'a Ă©mergĂ©. En effet, le panier est littĂ©ralement conçu et façonnĂ© au fur et Ă  mesure de sa fabrication. Deux vanniers ne tireront pas leurs tisserands d'attelles Ă  exactement la mĂȘme tension et tisseront avec une Ă©tanchĂ©itĂ© exactement Ă©gale, et avec la corbeille Ă  Ɠufs, le nombre de nervures est dĂ©terminĂ© par l'Ă©tanchĂ©itĂ© du tissage. Plus le tissage est serrĂ©, plus il faudra de premiĂšres Ă©tapes de la construction de ce panier particulier nĂ©cessitent l'insertion de trois paires de nervures. Au fur et Ă  mesure que vous avancez, vous devrez ajouter plus de nervures, toujours par paires, en fonction de l'espace nĂ©cessaire. Vous vous retrouvez avec huit paires si le tissage est le mĂȘme que le panier montrĂ© ici. Si votre tissage est particuliĂšrement serrĂ©, vous aurez peut-ĂȘtre besoin de plus de huit paires. L'idĂ©e est d'avoir une longueur de tissage uniforme partout. Autrement dit, si au dĂ©but un tisserand dĂ©passe et dĂ©passe trois cĂŽtes par pouce, le mĂȘme motif de trois cĂŽtes par pouce doit ĂȘtre constant jusqu'Ă  la fin lorsque le tisserand traverse le fond Ă  son point le plus large. Si vous constatez que le tissage s'allonge, disons deux par pouce, vous devez insĂ©rer des nervures supplĂ©mentaires de chaque cĂŽtĂ© pour raccourcir le un concept facile Ă  comprendre si vous pensez Ă  la relation des cĂŽtes. C'est aussi la chose la plus importante Ă  comprendre sur la construction de la corbeille Ă  Ɠufs. Aux deux extrĂ©mitĂ©s, la nervure pointe vers la jonction de la jante et des cerceaux de poignĂ©e et des courbes entre pour former le fond. Lorsque toutes les extrĂ©mitĂ©s des cĂŽtes se rencontrent de chaque cĂŽtĂ© du panier, elles sont Ă©videmment trĂšs rapprochĂ©es, ce qui nĂ©cessite un tissage serrĂ© pour les passer par-dessus et sous elles. Au moment oĂč ces mĂȘmes roseaux se courbent tout autour du fond, ils sont cependant trĂšs Ă©loignĂ©s. Étant donnĂ© que l'espace entre les cĂŽtes doit ĂȘtre le mĂȘme partout, d'autres cĂŽtes doivent ĂȘtre insĂ©rĂ©es lorsque vous vous frayez un chemin vers le premiĂšre Ă©tapeLes cerceaux en bois deviennent le bord et la poignĂ©e du panier. Placez le cercle de poignĂ©e vertical Ă  l'intĂ©rieur du cercle de jante horizontal, en les croisant Ă  un angle de 90 degrĂ©s aux deux points de leur intersection. Le cerceau de la poignĂ©e doit se croiser de sorte qu'un tiers de sa hauteur soit d'un cĂŽtĂ© du cerceau de la jante et les deux tiers de l'autre cĂŽtĂ©. Autrement dit, ne franchissez pas les cerceaux Ă  leur centre exact. Serrez-les en deux points avec une pince Ă  linge chacun. Le troisiĂšme cĂŽtĂ© sera la poignĂ©e par laquelle le panier est transportĂ©. TroisiĂšme Ă©tape L'arrimage de l'ƒil de Dieu est terminĂ© et le bĂąton d'arrimage restant est fermement serrĂ©. Cela deviendra le premier tisserand. Remarquez comment le goujon de la jante est maintenu au cerceau de la jante. TroisiĂšme Ă©tape L'arrimage de l'Ɠil de Dieu est terminĂ©, et le roseau d'arrimage restant est fermement serrĂ©. Cela deviendra le premier tisserand. Remarquez comment le goujon de la jante est maintenu au cerceau de la Ă©tape le rebord et la poignĂ©e de ce panier sont garnis de chevilles de roseau rond et ces chevilles doivent ĂȘtre serrĂ©es en place avant que le rebord et la poignĂ©e ne soient attachĂ©s ensemble. La cheville de la jante est un roseau continu de 25 pouces de long. Coupez ce roseau rond et jetez-le dans l'eau. Maintenant, coupez deux autres roseaux, chacun douze pouces de long, pour les chevilles de poignĂ©e. Faites-les tremper aussi. Lorsque le goujon de la jante est flexible, serrez une extrĂ©mitĂ© au sommet de la jante Ă  l'une des intersections du cercle. En le gardant au mĂȘme niveau que le haut de la jante, enroulez-le autour du cerceau de la jante jusqu'Ă  ce que ses extrĂ©mitĂ©s se rejoignent. Coupez les extrĂ©mitĂ©s, si nĂ©cessaire, de sorte qu'elles se rencontrent mais ne se chevauchent pas, et serrez la cheville de la jante au sommet du cerceau avec des pinces Ă  linge. Maintenant, attrapez les chevilles de la poignĂ©e et passez-en une de chaque cĂŽtĂ© de la poignĂ©e, en les tenant avec des pinces Ă  linge. Les chevilles de la poignĂ©e doivent se terminer au niveau de la cheville de la Ă©tape Coupez les trois premiĂšres paires de cĂŽtes, deux chacune, Ă  seize pouces, dix-sept pouces et dix-huit pouces. Leurs extrĂ©mitĂ©s doivent ĂȘtre coupĂ©es en un cĂŽne plat. Mettez-les dans l'eau tiĂšde pour les faire tremper. Pendant qu'ils sont dans le seau, ajoutez deux roseaux plats Ă  l'eau, en les rĂ©cupĂ©rant lorsqu'ils sont assez mous pour travailler avec. Ces anches d'arrimage seront utilisĂ©es pour maintenir la jante et la poignĂ©e ensemble. Le panier utilise un quadruple lien d'arrimage parfois appelĂ© l'oeil de Dieu» Ă  chaque jonction de cerceau de jante-poignĂ©e de cerceau. Commencez Ă  envelopper l'arrimage comme indiquĂ© dans le diagramme Eye of God». Faites quatre ou cinq tours complets, en tirant fermement aprĂšs chacun et en arrimant le bord et les goujons de la poignĂ©e au fur et Ă  mesure. AprĂšs avoir terminĂ© un cĂŽtĂ©, fixez l'extrĂ©mitĂ© longue qui reste du tisserand sur le bord et faites l'autre cĂŽtĂ©. Étapes quatre et cinq Les trois premiĂšres cĂŽtes ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans l'ƒil de Dieu et le tissage a commencĂ©. Étapes quatre et cinq Les trois premiĂšres cĂŽtes ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans l'ƒil de Dieu et le tissage a Ă©tape RĂ©cupĂ©rez les trois paires de cĂŽtes dans le seau et disposez-les en fonction de leur longueur. Localisez la paire de dix-huit pouces nous appellerons cette paire n ° 1 et insĂ©rez les extrĂ©mitĂ©s de chacune dans les poches formĂ©es par l'Ɠil de Dieu. Une extrĂ©mitĂ© se rentrera dans l'arrimage d'un cĂŽtĂ© et l'autre de l'autre cĂŽtĂ©, la nervure s'enroulant autour du fond du panier et divisant l'angle de 90 degrĂ©s formĂ© par les arceaux en deux. InsĂ©rez maintenant la paire de 16 pouces paire n ° 2 de la mĂȘme maniĂšre, en divisant l'espace entre le cercle de jante et la paire n ° 1. Les morceaux de cĂŽtes de 17 pouces paire n ° 3 suivent, de l'autre cĂŽtĂ© de la paire n ° 1. Les cĂŽtes doivent ĂȘtre bien rangĂ©es dans l'ƒil de Dieu. Le fond du panier doit maintenant avoir une forme approximative et vous pouvez vĂ©rifier que les deux cĂŽtĂ©s du fond jumeau tisserands sont emmenĂ©s autour de la cheville de la jante de cette façon lorsque le sens du tissage change. Les tisserands sont pris autour de la cheville de la jante de cette maniĂšre lors des changements de direction de Ă©tape RelĂąchez la pince Ă  linge qui retient le tisserand d'un cĂŽtĂ© et commencez par-dessus et sous le tissage. Vous ferez votre chemin autour de l'ƒil de Dieu, sur et sous chaque cĂŽte, en traitant les cerceaux comme une cĂŽte. Lorsque vous atteignez la jante de l'autre cĂŽtĂ©, passez par-dessus la jante et autour de la cheville de la jante et redescendez. Continuez Ă  tisser dans la direction opposĂ©e vers le cĂŽtĂ© de la jante oĂč vous avez commencĂ©. Poussez les tisserands Ă©troitement ensemble pendant que vous travaillez de jante en jante, en particulier lĂ  oĂč ils s'enroulent autour des jantes. Lorsque vous avez environ trois rangĂ©es, fixez le tisserand au bord et rĂ©pĂ©tez le tissage autour de l'autre Ɠil de Pendant que vous tissez dans ces trois premiĂšres rangĂ©es, vous constaterez peut-ĂȘtre que les extrĂ©mitĂ©s des cĂŽtes sortent continuellement de l'arrimage de l'oeil de Dieu. Soyez patient et remettez-les simplement en place lorsque cela se produit. AprĂšs trois rangĂ©es, elles seront maintenues fermement et ce ne sera plus un Ă©tape Trois cĂŽtes supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es de chaque cĂŽtĂ© pour garder la longueur de tissage Ă©tape trois autres nervures ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es de chaque cĂŽtĂ© pour maintenir l'uniformitĂ© de la longueur d' Ă©tape Trois rangĂ©es de tisserands sont dĂ©sormais en place. Vous pourrez voir que si vous continuez Ă  tisser sans ajouter de nervures, vos tissages vont devenir plus longs et plus lĂąches. Il est donc temps d'ajouter plus de cĂŽtes. Vous devrez juger par vous-mĂȘme oĂč les insĂ©rer, ou si vous pouvez vous en sortir avec une autre rangĂ©e de tisserands avant de devoir les ajouter. Avec le panier montrĂ©, trois autres paires ont Ă©tĂ© coupĂ©es. La paire n ° 4 mesurait 13 1/2 "de long, la n ° 5 mesurait 15" et la n ° 6 mesurait 16 ". Toutes Ă©taient trempĂ©es jusqu'Ă  ce qu'elles soient souples. Ensuite, la paire n ° 4 a Ă©tĂ© insĂ©rĂ©e dans le tissage juste sous la paire n ° 3. les cĂŽtes suivantes, la paire n ° 5, ont Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es entre la paire n ° 1 et la paire n ° 2. Enfin, la paire n ° 6 est passĂ©e entre la paire n ° 1 et la paire n ° 3. Ajoutez toujours des cĂŽtes par paire - une cĂŽte d'un cĂŽtĂ© du panier et l'un sur l'autre, ne vous attendez pas Ă  pouvoir les pousser jusqu'Ă  l'ƒil de Dieu. Il suffit maintenant de rentrer les extrĂ©mitĂ©s effilĂ©es sous une seule rangĂ©e de tisserand. Les tisserands suivants les maintiendront solidement en place. Examinez les courbes du fond jumelĂ© pour ĂȘtre sĂ»r que ces nouvelles nervures sont conformes Ă  la forme. Si ce n'est pas le cas, ajustez-les. Continuez Ă  tisser comme vous l'avez fait avant, en passant par-dessus et sous les cĂŽtes, y compris les nouvelles. N'oubliez pas de serrer tous vos tisserands Ă©tape Il Ă©tait nĂ©cessaire d'ajouter deux nervures supplĂ©mentaires de chaque cĂŽtĂ© aprĂšs la dixiĂšme rangĂ©e de tissage. SeptiĂšme Ă©tape il Ă©tait nĂ©cessaire d'ajouter deux autres nervures de chaque cĂŽtĂ© aprĂšs la dixiĂšme rangĂ©e de Ă©tape À prĂ©sent, sinon plus tĂŽt, vous avez probablement Ă©puisĂ© tout le premier tisserand. Tissez aussi loin que vous le pouvez avec les deux cĂŽtĂ©s, puis trempez deux autres anches plates. Lorsqu'ils sont souples, rentrez l'extrĂ©mitĂ© de chaque nouveau tisserand sous l'extrĂ©mitĂ© du premier pour quelques cĂŽtes, puis continuez Ă  tisser comme avant. Travaillez les deux cĂŽtĂ©s simultanĂ©ment, en mettant quatre ou cinq rangĂ©es d'un cĂŽtĂ©, puis quatre ou cinq de l'autre. Vous devriez essayer de vous dĂ©placer uniformĂ©ment vers le bas des deux cĂŽtĂ©s. Avant d'atteindre la dixiĂšme rangĂ©e, vous devrez probablement ajouter plus de cĂŽtes. Pour le dĂ©terminer, observez la longueur de chaque tisserand et pensez Ă  devoir ajouter des nervures chaque fois que le tissage devient trop long. Avec le panier montrĂ©, il est devenu nĂ©cessaire d'ajouter deux paires, une entre la paire n ° 2 et la jante et une entre la paire n ° 4 et le cerceau infĂ©rieur. Cela peut ou non ĂȘtre le cas avec votre panier, en fonction de l'Ă©tanchĂ©itĂ© de votre tissage. La seule rĂšgle de base est la suivante si le tissage sera plus long que vous ne le souhaitez sur la rangĂ©e suivante, il est temps d'ajouter des nervures. HuitiĂšme Ă©tape Lorsque vous remplissez les cĂŽtĂ©s, tissez jusqu'Ă  la nervure la plus Ă©levĂ©e possible, puis inversez le sens. Vous ne pourrez pas tisser jusqu'Ă  la jante. Étape huit t Lorsque vous remplissez les cĂŽtĂ©s, tissez jusqu'Ă  la nervure la plus Ă©levĂ©e possible, puis inversez le sens. Vous ne pourrez pas tisser jusqu'Ă  la Ă©tape Continuez Ă  vous frayer un chemin autour du panier des deux cĂŽtĂ©s, en poussant fermement vos tisserands ensemble au fur et Ă  mesure; Épissez les nouveaux tisserands lorsque les anciens sont Ă©puisĂ©s et ajoutez des cĂŽtes si nĂ©cessaire. Finalement, vous aurez travaillĂ© votre chemin tout autour de la jante et les tisserands se rencontreront. Bien que le bord soit complĂštement enveloppĂ© lorsque cela se produit, les cĂŽtĂ©s du panier auront encore des espaces Ă  remplir. À ce stade, vous continuerez Ă  tisser le fond comme vous l'avez Ă©tĂ©, mais au lieu de changer de direction aprĂšs avoir encerclĂ© le bord, vous tissera jusqu'Ă  la cĂŽte la plus haute possible, puis recommencera. Continuez cette technique de remplissage jusqu'Ă  ce que tout le corps du panier soit terminĂ©. Coupez l'extrĂ©mitĂ© du tisserand qui reste Ă  environ deux pouces et poussez-la Ă  l'intĂ©rieur. Puis tissez-le sous lui-mĂȘme pour le terminer. Lorsque vous vous approchez du fond, vous pouvez voir que vos tisserands se rencontreront sur le bord et le fond avant que les cĂŽtĂ©s ne soient complĂštement remplis. Ce remplissage est effectuĂ© Ă  la Étape huit . Lorsque vous vous approchez du bas, vous pouvez voir que vos tisserands se rencontreront sur le bord et le bas avant que les cĂŽtĂ©s ne soient complĂštement remplis. Ce remplissage est effectuĂ© Ă  l' Ă©tape huit .Étape neuf Il ne reste plus qu'Ă  envelopper la poignĂ©e et les chevilles de la poignĂ©e pour qu'elles correspondent Ă  l'enroulement de la jante. Trempez une autre longue longueur de roseau plat d'un quart de pouce. Quand il est souple, rentrez une extrĂ©mitĂ© dans le haut de l'un des yeux de Dieu lĂ  oĂč il ne se voit pas et commencez Ă  tisser autour de la poignĂ©e et des chevilles. Le motif est simple autour d'une cheville et sur la poignĂ©e, autour de la cheville opposĂ©e et Ă  l'arriĂšre sous la poignĂ©e, et ainsi de suite. Le roseau plat que vous choisissez doit ĂȘtre assez long pour faire toute la poignĂ©e, car il est impossible de travailler une nouvelle attelle au centre de ce motif d'enroulement. Recherchez-en un d'au moins quatre pieds de long. Poussez fermement l'attelle d'emballage pendant que vous travaillez. À la fin, coupez l'attelle Ă  environ un pouce et fixez-la en la repliant Ă  l'arriĂšre de l'Ɠil de des Appalaches - Une finition similaire Ă  celle de la cheville de jante est utilisĂ©e. la poignĂ©e. C'est un simple tissage finition similaire Ă  celle du goujon de la jante est utilisĂ©e. la poignĂ©e. C'est un simple tissage corbeille Ă  Ɠufs Ă  double fond que vous avez achevĂ©e Ă©tait le couronnement d'un vannier colonial - la piĂšce de rĂ©sistance de la vannerie. Un exemple parfait aura des fonds incurvĂ©s de maniĂšre identique et une longueur de tissage uniforme. Les plus respectĂ©s des collectionneurs de paniers ont une douzaine ou plus de paires de cĂŽtes avec un petit tissage d'attelles trĂšs fines. Certains sont tissĂ©s d'attelles aussi Ă©troites qu'un huitiĂšme de pouce. Lorsque vous examinez les paniers Ă  Ɠufs antiques, vous trouverez une variĂ©tĂ© de formes et de techniques pour couvrir la poignĂ©e et le AdaptĂ© d'un article de Ron Pilling
1) Partir d'une anse et d'une bordure haute Voir les chapitres concernĂ©s. 2°) Faire une traverse Comme montrĂ© ci-dessous, en amincissant le bois aux coudes pour pouvoir le plier Ă  angle L'art de la vannerie Vous avez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  entendu parler de la vannerie, cet art qui consiste Ă  rĂ©aliser des objets Ă  l’aide de tiges vĂ©gĂ©tales ? Cette technique existe depuis trĂšs longtemps et les premiers objets de vannerie ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s il y a plus de 10 000 ans ! Contenu1 Que signifie le terme vannerie » ? Histoire de la vannerie2 La vannerie un art respectueux de l’environnement3 Les diffĂ©rentes Classification selon la technique Classification selon les matĂ©riaux utilisĂ©s4 Les diffĂ©rentes techniques selon les matĂ©riaux MatĂ©riaux MatĂ©riaux souples5 Quels sont les outils nĂ©cessaires ? 6 État des lieux en France7 Pour en savoir La rĂ©daction de Toutvert vous conseille aussi C’est un travail qui demande une certaine technique et un grand savoir-faire. Alors, si vous souhaitez en savoir plus sur cet art, voici un article complet ! Retrouvez ici la technique, les outils Ă  utiliser ainsi que les diffĂ©rents objets Ă  fabriquer grĂące au tissage de fibres vĂ©gĂ©tales. AprĂšs lecture, vous saurez tout sur la vannerie ! Que signifie le terme vannerie » ? C’est un art qui consiste Ă  fabriquer des objets grĂące Ă  des tiges vĂ©gĂ©tales fines et flexibles. Aujourd’hui, les plus cĂ©lĂšbres sont le rotin et l’osier. Les objets rĂ©alisĂ©s par le vannier peuvent ĂȘtre des paniers, des corbeilles, des nattes, des chapeaux ou encore des cabas. Histoire de la vannerie Les premiers objets retrouvĂ©s remontent Ă  10 000 ans et furent dĂ©couverts en Égypte. D’autres objets datent quant Ă  eux de 7 000 ans et ont Ă©tĂ© trouvĂ©s au Moyen-Orient. Dans certains cas, des traces de vannerie sont Ă©galement retrouvĂ©es sur des poteries, par exemple. Autrefois, la vannerie Ă©tait une importante source Ă©conomique, mais au fil du temps cet artisanat s’est rarĂ©fiĂ©. Ceci est surtout dĂ» au manque de mĂ©canisation pour fabriquer les objets. La vannerie un art respectueux de l’environnement La vannerie est un geste Ă©cologique, car un panier en osier remplace des milliers de sacs plastiques. De plus, les objets fabriquĂ©s comme les paniers en osier peuvent ĂȘtre utilisĂ©s sur le long terme et restaurĂ©s lorsqu’ils en ont besoin. Un joli geste Ă©cologique ! Cette pratique n’engendre pas de coĂ»ts importants, car elle nĂ©cessite que des Ă©lĂ©ments naturels. Les diffĂ©rentes classifications Selon la mĂ©thode employĂ©e pour fabriquer les objets, cette pratique est diffĂ©rente et peut ĂȘtre classĂ©e en fonction des matĂ©riaux utilisĂ©s ou de la technique employĂ©e. Classification selon la technique employĂ©e On parlera de vannerie spiralĂ©e dĂšs lors que les brins de fibres formeront un toron enroulĂ© sur lui-mĂȘme en forme de spirale. Pour ce type de vannerie, les matĂ©riaux utilisĂ©s peuvent ĂȘtre des herbes, du bois ou des feuilles. La vannerie Ă  nappes est une technique qui ressemble au tissage et qui utilise des matiĂšres en forme de ruban comme les feuilles de palmier. Enfin, la vannerie tressĂ©e utilise au minimum deux brins flexibles entrecroisĂ©s et des brins de clĂŽture. Les premiers forment la structure et les deuxiĂšmes assurent le maintien de cette derniĂšre. C’est le type le plus rĂ©pandu en Europe. Classification selon les matĂ©riaux utilisĂ©s En vannerie, plusieurs matĂ©riaux peuvent ĂȘtre utilisĂ©s. Selon leur nature, on parlera de vanneries d’osier tressĂ©es, de rotin spiralĂ©es et tressĂ©es, de bambou spiralĂ©es, tressĂ©es ou Ă  nappes, de chĂątaignier, de paille en cordon spiralĂ© ou tressĂ©, de noisetier, de jonc, de palmier, de maĂŻs ou d’autres bois chĂȘne, bouleau, tilleul, frĂȘne
. Les diffĂ©rentes techniques selon les matĂ©riaux utilisĂ©s Selon les matĂ©riaux utilisĂ©s, voici les diverses techniques employĂ©es MatĂ©riaux rigides Fonds sur croisĂ©e ovale. Fond sur croisĂ©e ronde. Fond plat ovale. Fond plat rond. Des anses, des bordures, des montants et des clĂŽtures font aussi partie des techniques pour les matĂ©riaux rigides. Les matĂ©riaux utiles MatĂ©riaux souples Technique du hochet. Vannerie spiralĂ©e cousue. ƒil de Dieu. Tresses et bandes nattĂ©es. Quels sont les outils nĂ©cessaires ? L’art de la vannerie demande l’utilisation d’outils spĂ©cifiques comme un couteau de vannier dont le bout est lĂ©gĂšrement recourbĂ©, des fendoirs en bois dur pour couper les brins d’osier en parties Ă©gales ou encore le trusquin pour diminuer l’épaisseur des brins pour en obtenir des plus fins. Un ciroir pour Ă©corcer les brins d’osier et une batte sont aussi nĂ©cessaires. D’autres outils peuvent aussi se rĂ©vĂ©ler nĂ©cessaires pour la pratiquer maillet, sĂ©cateur ou encore une serpette. État des lieux en France Aujourd’hui, en France, la vannerie est un art qui devient rare. Cependant, certains villages pratiquent encore cette technique et continuent Ă  fabriquer de jolis objets. Ceci est notamment le cas en Indre-et-Loire oĂč la coopĂ©rative de vannerie regroupe 70 vanniers. En France, une Ă©cole de vannerie lÉcole nationale d’osiĂ©riculture et de vannerie prĂ©pare Ă©galement des jeunes au mĂ©tier de vannier. Elle est situĂ©e en Haute-Marne. Pour en savoir plus La rĂ©daction de Toutvert vous conseille aussi Street art quand l’art et la nature se mĂȘlent. Le Land Art ou l’art dans la nature ». Upcycling ces ressourceries qui transforment des dĂ©chets en objets d’art. Rock Garden la plus grande Ɠuvre d’art rĂ©alisĂ©e Ă  partir de dĂ©chets recyclĂ©s. Snow Art crĂ©ations sur neige par Simon Beck. Street art green graffiti » signĂ© Nuxuno XĂ€n Ă  Fort-De-France. Recyclage crĂ©atif des rĂ©utilisations surprenantes de bouteilles en plastique. Gowanus Canal, un lieu oĂč art et pollution se mĂ©langent. L’art de remettre en Ă©tat et Ă  son goĂ»t un meuble rĂ©cupĂ©rĂ©. NĂ©e en 1991 Ă  Lyon, Julie n’a jamais quittĂ© sa ville natale. DiplĂŽmĂ©e d’une Licence en Langues Ă©trangĂšres anglais et espagnol, puis d’un Master 2 Management des Organisations et des Entreprises », elle s’est lancĂ©e en tant que rĂ©dactrice freelance en septembre 2016. Depuis toujours, elle est passionnĂ©e par l’écriture. Adepte Ă©galement des produits bios et du dĂ©veloppement durable, elle a rĂ©ussi Ă  combiner ses deux passions en devenant rĂ©dactrice web pour Toutvert en 2017. Durant son temps libre, elle aime voyager, lire, se balader au beau milieu de la nature et dĂ©couvrir de nouveaux petits villages.
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Apart ca les Khmers sont des gens charmants mais il ne faut pas les enerver. Le Belge, l annee derniere, s est fait plante un couteau a viande en travers de la gueule, les gros couteaux rectangulaires. Il avait insulte ouvertement des khmers pendant une soiree en disant qu il etait le chef (il venait de s associer avec Gunter pour etre son chef cusinier). 3 minutes plus [Lafautearousseau – ActualisĂ© le Les Dieux ont soif » est un roman d’Anatole France, publiĂ© en feuilleton dans la Revue de Paris du 15 octobre 1911 au 15 janvier 1912, puis en volume chez Calmann-LĂ©vy Ă  la mi juin 1912. La sociĂ©tĂ© devient enfer dĂšs qu’on veut en faire un paradis. » Cette pensĂ©e si juste de Gustave Thibon accompagne le lecteur tout au long de cette impeccable dissection de la dĂ©mence rĂ©volutionnaire, qui renvoie Ă  cette autre phrase, monstrueuse celle-lĂ , prononcĂ©e par Staline, et qui lĂ©gitime » ! tous les gĂ©nocides Le problĂšme, c’est les hommes; pas d’hommes, pas de problĂšme !
 » De mĂȘme que le personnage central du roman, le peintre ratĂ© Evariste Gamelin, fait irrĂ©sistiblement penser Ă  la morale de la Fable d’Anouilh, Le loup et la vipĂšre » Petits garçons heureux, Hitler ou Robespierre, Combien de pauvres hĂšres Qui seraient morts chez eux ? »  En voici quelques morceaux choisis, quelques bonnes feuilles » dont la lecture sera intĂ©ressante Ă  quelques jours de la commĂ©moration de l’exĂ©cution de Louis XVI. 1. Chapitre 1, page 1 la vraie devise de la RĂ©publique idĂ©ologique française 
Sur la façade
les emblĂšmes religieux avaient Ă©tĂ© martelĂ©s et l’on avait inscrit en lettres noires au-dessus de la porte la devise rĂ©publicaine LibertĂ©, EgalitĂ©, FraternitĂ© ou la Mort 
 2. Chapitre 9, page 122 Evariste Gamelin devait entrer en fonctions le 14 septembre, lors de la rĂ©organisation du Tribunal, divisĂ© dĂ©sormais en quatre sections, avec quinze jurĂ©s pour chacune. Les prisons regorgeaient l’accusateur public travaillait dix-huit heures par jour. Aux dĂ©faites des armĂ©es, aux rĂ©voltes des provinces, aux conspirations, aux complots, aux trahisons, la Convention opposait la Terreur. Les Dieux avaient soif
 » 3. Chapitre 13, page 204 priĂšre Ă  Sainte Guillotine, comme les chrĂ©tiens priaient Sainte-GeneviĂšve 
il voyait partout des conspirateurs et des traĂźtres. Et il songeait 
RĂ©publique ! contre tant d’ennemis, secrets ou dĂ©clarĂ©s, tu n’as qu’un secours. Sainte Guillotine, sauve la patrie !
 » 4. Chapitre 15, pages 224/225/226 pour Marie-Antoinette, c’est l’hallali
 Il fallait vider les prisons qui regorgeaient; il fallait juger, juger sans repos ni trĂȘve. Assis contre les murailles tapissĂ©es de faisceaux et de bonnets rouges, comme leurs pareils sur les fleurs de lys, les juges gardaient la gravitĂ©, la tranquillitĂ© terrible de leurs prĂ©dĂ©cesseurs royaux. L’accusateur public et ses substituts, Ă©puisĂ©s de fatigue, brĂ»lĂ©s d’insomnie et d’eau-de-vie, ne secouaient leur accablement que par un violent effort; et leur mauvaise santĂ© les rendait tragiques. Les jurĂ©s, divers d’origine et de caractĂšre, les uns instruits, les autres ignares, lĂąches ou gĂ©nĂ©reux, doux ou violents, hypocrites ou sincĂšres, mais qui tous, dans le danger de la patrie et de la RĂ©publique, sentaient ou feignaient de sentir les mĂȘmes angoisses, des brĂ»ler des mĂȘmes flammes, tous atroces de vertu ou de peur, ne formaient qu’un seul ĂȘtre, une seule tĂȘte sourde, irritĂ©e, une seule Ăąme, une bĂȘte mystique, qui par l’exercice naturel de ses fonctions, produisait abondamment la mort. Bienveillants ou cruels par sensibilitĂ©, secouĂ©s soudain par un brusque mouvement de pitiĂ©, ils acquittaient avec des larmes un accusĂ© qu’ils eussent, une heure auparavant, condamnĂ© avec des sarcasmes. A mesure qu’ils avançaient dans leur tĂąche, ils suivaient plus impĂ©tueusement les impulsions de leur coeur. Ils jugeaient dans la fiĂšvre et dans la somnolence que leur donnait l’excĂšs de travail, sous les excitations du dehors et les ordres du souverain, sous les menaces des sans-culottes et des tricoteuses pressĂ©s dans les tribunes et dans l’enceinte publique, d’aprĂšs des tĂ©moignages forcenĂ©s, sur des rĂ©quisitoires frĂ©nĂ©tiques, dans un air empestĂ©, qui appesantissait les cerveaux, faisait bourdonner les oreilles et battre les tempes et mettait un voile de sang sur les yeux. Des bruits vagues couraient dans le public sur des jurĂ©s corrompus par l’or des accusĂ©s. Mais Ă  ces rumeurs le jury tout entier rĂ©pondait par des protestations indignĂ©es et des condamnations impitoyables. Enfin, c’étaient des hommes, ni pires ni meilleurs que les autres. L’innocence, le plus souvent, est un bonheur et non pas une vertu quiconque eĂ»t acceptĂ© de se mettre Ă  leur place eĂ»t agi comme eux et accompli d’une Ăąme mĂ©diocre ces tĂąches Ă©pouvantables. Antoinette, tant attendue, vint enfin s’asseoir en robe noire dans le fauteuil fatal, au milieu d’un tel concert de haine que seule la certitude de l’issue qu’aurait le jugement en fit respecter les formes. Aux questions mortelles, l’accusĂ©e rĂ©pondit tantĂŽt avec l’instinct de la conservation, tantĂŽt avec sa hauteur accoutumĂ©e,, et, une fois, grĂące Ă  l’infamie d’un de ses accusateurs, avec la majestĂ© d’une mĂšre. L’outrage et la calomnie seuls Ă©taient permis aux tĂ©moins; la dĂ©fense fut glacĂ©e d’effroi. Le tribunal, se contraignant Ă  juger dans les rĂšgles, attendait que tout cela fĂ»t fini pour jeter la tĂȘte de l’Autrichienne Ă  l’Europe
 » 5. Chapitre 15, pages 229/230 le jugement des Girondins
 
RentrĂ© chez lui, il reçut avis qu’il Ă©tait nommĂ© membre du conseil gĂ©nĂ©ral de la Commune. Candidat depuis quatre mois, il avait Ă©tĂ© Ă©lu sans concurrent, aprĂšs plusieurs scrutins, par une trentaine de suffrages. On ne votait plus les sections Ă©taient dĂ©sertes; riches et pauvres ne cherchaient qu’à se soustraire aux charges publiques. Les plus grands Ă©vĂšnements n’excitaient plus ni enthousiasme ni curiositĂ©; on ne lisait plus les journaux, Evariste doutait si, sur les sept cent mille habitants de la capitale, trois ou quatre mille seulement avaient encore l’ñme rĂ©publicaine. Ce jour-lĂ , les Vingt et Un comparurent ci dessous, l’arrestation des Girondins, ndlr. Innocents ou coupables des malheurs et des crimes de la RĂ©publique, vains, imprudents, ambitieux et lĂ©gers, Ă  la fois modĂ©rĂ©s et violents, faibles dans la terreur comme dans la clĂ©mence, prompts Ă  dĂ©clarer la guerre, lents Ă  la conduire, traĂźnĂ©s qu Tribunal sur l’exemple qu’ils avaient donnĂ©, ils n’étaient pas moins la jeunesse Ă©clatante de la RĂ©volution; ils en avaient Ă©tĂ© le charme et la gloire. Ce juge, qui va les interroger, avec une partialitĂ© savante; ce blĂȘme accusateur, qui, lĂ , devant sa petite table, prĂ©pare leur mort et leur dĂ©shonneur; ces jurĂ©s, qui voudront tout-Ă -l’heure Ă©touffer leur dĂ©fense; ce public des tribunes, qui les couvre d’invectives et de huĂ©es, juge, jurĂ©s, peuple, ont naguĂšre applaudi leur Ă©loquence, cĂ©lĂ©brĂ© leurs talents, leurs vertus. Mais ils ne se souviennent plus. Evariste avait fait jadis son dieu de Vergniaud, son oracle de Brissot. Il ne se rappelait plus, et, s’il restait dans sa mĂ©moire quelque vestige de son antique admiration, c’était pour concevoir que ces monstres avaient sĂ©duit les meilleurs citoyens
 » 5bis. Chapitre 16, pages 237/238 
Les jours qui suivirent, le Tribunal s’occupa sans relĂąche d’anĂ©antir le fĂ©dĂ©ralisme, qui, comme une hydre, avait menacĂ© de dĂ©vorer la libertĂ©. Ce furent des jours chargĂ©s; et les jurĂ©s, Ă©puisĂ©s de fatigue, expĂ©diĂšrent le plus rapidement possible la femme Roland, inspiratrice ou complice des crimes de la faction brissotine
 » 6. Chapitre 19, page 280 
La terreur, de mois en mois, grandissait. Chaque nuit, les geĂŽliers ivres, accompagnĂ©s de leurs chiens de garde, allaient de cachot en cachot, portant des actes d’accusation, hurlant des noms qu’ils estropiaient, rĂ©veillaient les prisonniers et pour vingt victimes dĂ©signĂ©s en Ă©pouvantaient deux cents. Dans ces corridors, pleins d’ombres sanglantes, passaient chaque jour, sans une plainte, vingt, trente, cinquante condamnĂ©s, vieillards, femmes, adolescents, et si divers de condition, de caractĂšre, de sentiment, qu’on se demandait s’ils n’avaient pas Ă©tĂ© tirĂ©s au sort
 » 6bis. Chapitre 19, pages 283/284 
 – J’ai Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e comme royaliste. On m’accuse d’avoir conspirĂ© pour dĂ©livrer la reine. Comme je vous savais ici, j’ai tout de suite cherchĂ© Ă  vous voir. Ecoutez-moi, mon ami, car vous voulez bien que je vous donne ce nom ? Je connais des gens en place; j’ai, je le sais, des sympathies jusque dans le ComitĂ© de salut public. Je ferai agir des amis ils me dĂ©livreront, et je vous dĂ©livrerai Ă  mon tour. Mais Brotteaux, d’une voix qui se fit pressante – Par tout ce que vous avez de cher, mon enfant, n’en faites rien ! N’écrivez pas, ne sollicitez pas; ne demandez rien Ă  personne, je vous en conjure, faites-vous oublier. Comme elle ne semblait pas pĂ©nĂ©trĂ©e de ce qu’il disait, il se fit plus suppliant encore – Gardez le silence. Rose, faites-vous oublier lĂ  est le salut. Tout ce que vos amis tenteraient ne ferait que hĂąter votre perte. Gagnez du temps. Il en faut peu, trĂšs peu, j’espĂšre, pour vous sauver. Surtout n’essayez pas d’émouvoir les juges, les jurĂ©s, un Gamelin. Ce ne sont pas des hommes, ce sont des choses on ne s’explique pas avec les choses. Faites-vous oublier. Si vous suivez mon conseil, mon amie, je mourrai heureux de vous avoir sauvĂ© la vie
 » 7. Chapitre 20, pages 286 Ă  290 intĂ©gralitĂ© du chapitre la paranoĂŻa enfle – comme dans Le grand air de la calomnie 
Le tapage va croissant / À la fin elle dĂ©borde et Ă©clate, se propage, redouble, / Et produit une explosion /Un sĂ©isme, un orage, / Un tumulte gĂ©nĂ©ral
 ». Comme Staline, Gamelin voit des ennemis/traĂźtres partout
 Evariste Gamelin, pendant une longue audience du Tribunal, Ă  son banc, dans l’air chaud, ferme les yeux et pense Les mĂ©chants, en forçant Marat Ă  se cacher dans les trous, en avaient fait un oiseau de nuit, l’oiseau de Minerve, dont l’oeil perçait les conspirateurs dans les tĂ©nĂšbres, oĂč ils se dissimulaient. Maintenant, c’est un regard bleu, froid, tranquille, qui pĂ©nĂštre les ennemis de l’Etat et dĂ©nonce les traĂźtres avec une subtilitĂ© inconnue mĂȘme Ă  l’Ami du peuple, endormi pour toujours dans le jardin des Cordeliers. Le nouveau sauveur, aussi zĂ©lĂ© et plus perspicace que le premier, voit ce que personne n’avait vu et son doigt levĂ© rĂ©pand la terreur. Il distingue les nuances dĂ©licates, imperceptibles, qui sĂ©parent le mal du bien, le vice de la vertu, que sans lui ont eĂ»t confondues, au dommage de la patrie et de la libertĂ©; il trace devant lui la ligne mince, inflexible, en dehors de laquelle il n’est, Ă  gauche et Ă  droite, qu’erreur, crime et scĂ©lĂ©ratesse. L’incorruptible enseigne comment on sert l’étranger par exagĂ©ration et par faiblesse, en persĂ©cutant les cultes au nom de la raison, et en rĂ©sistant au nom de la religion aux lois de la RĂ©publique. Non moins que les scĂ©lĂ©rats qui immolĂšrent Le Peltier et Marat, ceux qui leur dĂ©cernent des honneurs divins pour compromettre leur mĂ©moire servent l’étranger. Agent de l’étranger, quiconque rejette les idĂ©es d’ordre, de sagesse, d’opportunitĂ©; agent de l’étranger, quiconque outrage les moeurs, offense la vertu, et, dans le dĂ©rĂšglement de son coeur, nie Dieu. Les prĂȘtres fanatiques mĂ©ritent la mort; mais il y a une maniĂšre contre-rĂ©volutionnaire de combattre le fanatisme; il y a des abjurations criminelles. ModĂ©rĂ©, on perd la RĂ©publique; violent, on la perd. Oh ! redoutables devoirs du juge, dictĂ©s par le plus sage des hommes ! Ce ne sont plus seulement les aristocrates, les fĂ©dĂ©ralistes , les scĂ©lĂ©rats de la faction d’OrlĂ©ans, les ennemis dĂ©clarĂ©s de la patrie qu’il faut frapper. Le conspirateur, l’agent de l’étranger est un ProtĂ©e, il prend toutes les formes. Il revĂȘt l’apparence d’un patriote, d’un rĂ©volutionnaire, d’un ennemi des rois; il affecte l’audace d’un coeur qui en bat que pour la libertĂ©; il enfle la voix et fait trembler les ennemis de la RĂ©publique c’est Danton; sa violence cache mal son odieux modĂ©rantisme et sa corruption apparaĂźt enfin. Le conspirateur, l’agent de l’étranger, c’est ce bĂšgue Ă©loquent qui mit Ă  son chapeau la premiĂšre cocarde des rĂ©volutionnaires, c’est ce pamphlĂ©taire qui, dans son civisme ironique et cruel, s’appelait lui-mĂȘme le procureur de la lanterne », c’est Camille Desmoulins il s’est dĂ©celĂ© en dĂ©fendant les gĂ©nĂ©raux traĂźtres et en rĂ©clamant les mesures criminelles d’une clĂ©mence intempestive. C’est Philippeaux, c’est HĂ©rault, c’est le mĂ©prisable Lacroix. Le conspirateur, l’agent de l’étranger, c’est ce pĂšre Duchesne qui avilit la libertĂ© par sa basse dĂ©magogie et de qui les immondes calomnies rendirent Antoinette elle-mĂȘme intĂ©ressante. C’est Chaumette, qu’on vit pourtant doux, populaire, modĂ©rĂ©, bonhomme et vertueux, dans l’administration de la Commune, mais il Ă©tait athĂ©e ! Les conspirateurs, les agents de l’étranger, ce sont tous ces sans-culottes en bonnet rouge, en carmagnole, en sabots, qui ont follement renchĂ©ri de patriotisme sur les jacobins. Le conspirateur, l’agent de l’étranger, c’est Anacharsis Cloots, l’orateur du genre humain, condamnĂ© Ă  mort par toutes les monarchies du monde; mais on devait tout craindre de lui il Ă©tait Prussien. Illustration caricature royaliste, montrant Robespierre guillotinant un innocent, la pyramide derriĂšre lui porte l’inscription Ci-gĂźt toute la France »; Ă  rapprocher de la fameuse Ă©pitaphe apocryphe du mĂȘme Robespierre Passant, ne pleure pas sur mon sort / Si je vivais tu serais mort ! » Maintenant, violents et modĂ©rĂ©s, tous ces mĂ©chants, tous ces traĂźtres, Danton, Desmoulins, HĂ©bert, Chaumette ont pĂ©ri sous la hache. La RĂ©publique est sauvĂ©e; un concert de louanges monte de tous les comitĂ©s et de toutes les assemblĂ©es populaires vers Maximilien et la Montagne. Les bons citoyens s’écrient Dignes reprĂ©sentants d’un peuple libre, c’est en vain que les enfants des Titans ont levĂ© leur tĂȘte altiĂšre Montagne bienfaisante, SinaĂŻ protecteur, de ton sein bouillonnant est sorti la foudre salutaire ». En ce concert, le Tribunal a sa part de louanges. Qu’il est doux d’ĂȘtre vertueux et combien la reconnaissance publique est chĂšre au coeur du juge intĂšgre ! Cependant, pour un coeur patriote, quel sujet d’étonnement et quelles causes d’inquiĂ©tude ! Quoi ! pour trahir la cause populaire, ce n’était donc pas assez de Mirabeau, de La Fayette, de Bailly, de PĂ©tion, de Brissot ? Il y fallait encore ceux qui ont dĂ©noncĂ© ces traĂźtres ? Quoi ! tous les hommes qui ont fait la RĂ©volution ne l’ont faite que pour la perdre ! Ces grands auteurs des grandes journĂ©es prĂ©paraient avec Pitt et Cobourg la royautĂ© d’OrlĂ©ans ou la tutelle de Louis XVII. Quoi ! Danton, c’était Monk ! Quoi ! Chaumette et les hĂ©bertistes, plus perfides que les fĂ©dĂ©ralistes qu’ils ont poussĂ© sous le couteau, avaient conjurĂ© la ruine de l’empire ! Mais parmi ceux qui prĂ©cipitent Ă  la mort les perfides Danton et les perfides Chaumette, l’oeil bleu de Robespierre n’en dĂ©couvrira-t-il pas de plus perfides encore ? OĂč s’arrĂȘtera l’exĂ©crable enchaĂźnement des traĂźtres trahis et la perspicacitĂ© de l’Incorruptible
 » Illustration Charlotte Corday sur la charrette
 8. Chapitre 22, pages 298 Ă  301 la FĂȘte de l’Être suprĂȘme du 8 juin 1794 et la loi de prairial » du 10 juin 94, ouvrant la Grande Terreur » par suppression de tous les droits des accusĂ©s
 Une montagne s’est Ă©levĂ©e subitement dans le jardin des Tuileries. Le ciel est sans nuages. Maximilien marche devants es collĂšgues en habit bleu, en culotte jaune, ayant Ă  al main un bouquet d’épis, de bleuets et de coquelicots. Il gravit la montagne et annonce le dieu de Jean-Jacques Ă  la RĂ©publique attendrie. Ô puretĂ© ! ĂŽ douceur ! ĂŽ foi ! ĂŽ simplicitĂ© antique ! ĂŽ larmes de pitiĂ© ! ĂŽ rosĂ©e fĂ©conde ! ĂŽ clĂ©mence ! ĂŽ fraternitĂ© humaine ! En vain l’athĂ©isme dresse encore sa face hideuse Maximilien saisit une torche; les flammes dĂ©vorent le monstre et la Sagesse apparaĂźt, d’une main montrant le ciel, de l’autre tenant une couronne d’étoiles. Sur l’estrade dressĂ©e contre le palais des Tuileries, Evariste, au milieu de la foule Ă©mue, verse de douces larmes et rend grĂąces Ă  Dieu. Il voit s’ouvrir une Ăšre de fĂ©licitĂ©. Il soupire – Enfin nous serons heureux, purs, innocents, si les scĂ©lĂ©rats le permettent. HĂ©las ! les scĂ©lĂ©rats ne l’ont pas permis. Il faut encore des supplices; il faut encore verser des flots de sang impur. Trois jours aprĂšs la fĂȘte de la nouvelle alliance et la rĂ©conciliation du ciel et de la terre, la Convention promulgue la loi de prairial qui supprime avec une sorte de bonhomie terrible toutes les formes traditionnelles de la loi, tout ce qui a Ă©tĂ© conçu depuis le temps des Romains Ă©quitables pour la sauvegarde de l’innocence soupçonnĂ©e. Plus d’instructions, plus d’interrogatoires, plus de tĂ©moins, plus de dĂ©fenseurs l’amour de la patrie supplĂ©e Ă  tout. L’accusĂ©, qui porte renfermĂ© en lui son crime ou son innocence, passe muet devant le jurĂ© patriote. Et c’est dans ce temps qu’il faut discerner sa cause parfois difficile, souvent chargĂ©e et obscurcie. Comment juger maintenant ? Comment reconnaĂźtre en un instant l’honnĂȘte homme et le scĂ©lĂ©rat, le patriote et l’ennemi de la patrie ? AprĂšs un moment de trouble, Gamelin comprit ses nouveaux devoirs et s’accommoda Ă  ses nouvelles fonctions. Il reconnaissait dans l’abrĂ©viation de la procĂ©dure les vrais caractĂšres de cette justice salutaire et terrible dont les ministres n’étaient point des chats-fourrĂ©s pesant Ă  loisir le pour et le contre dans leurs gothiques balances, mais des sans-culottes jugeant par illumination patriotique et voyant tout dans un Ă©clair. Alors que les garanties, les prĂ©cautions eussent tout perdu, les mouvements d’un coeur droit sauvaient tout. Il fallait suivre les impulsions de la nature, cette bonne mĂšre, qui ne se trompe jamais; il fallait juger avec le coeur, et Gamelin faisait des invocations aux mĂąnes de Jean-Jacques – Homme vertueux, inspire-moi, avec l’amour des hommes, l’ardeur de les rĂ©gĂ©nĂ©rer ! Ses collĂšgues, pour la plupart, sentaient comme lui. C’était surtout des simples; et, quand les formes furent simplifiĂ©es, ils se trouvĂšrent Ă  leur aise. La justice abrĂ©gĂ©e les contentait. Rien, dans sa marche accĂ©lĂ©rĂ©e, ne les troublait plus. Ils s’enquĂ©raient seulement des opinions des accusĂ©s, ne concevant pas qu’on pĂ»t sans mĂ©chancetĂ© penser autrement qu’eux. Comme ils croyaient possĂ©der la vĂ©ritĂ©, la sagesse, le souverain bien, ils attribuaient Ă  leurs adversaires l’erreur et le mal. Ils se sentaient forts ils voyaient Dieu. Ils voyaient Dieu, ces jurĂ©s du Tribunal rĂ©volutionnaire. L’ĂȘtre suprĂȘme, reconnu par Maximilien, les inondait de ses flammes. Ils aimaient, ils croyaient
 » 8bis. Chapitre 22, pages 301/302 suite du prĂ©cĂ©dent passage 
Le fauteuil de l’accusĂ© avait Ă©tĂ© remplacĂ© par une vaste estrade pouvant contenir cinquante individus on ne procĂ©dait plus que par fournĂ©es. L’accusateur public rĂ©unissait dans une mĂȘme affaire et inculpait comme complices des gens qui souvent au tribunal se rencontraient pour la premiĂšre fois. Le Tribunal jugea avec les facilitĂ©s terribles de la loi de prairial ces prĂ©tendues conspirations des prisons qui, succĂ©dant aux proscriptions des dantonistes et de la Commune, s’y rattachaient par les artifices d’une pensĂ©e subtile
 
Le Tribunal expĂ©diait, ce jour-lĂ , une partie de la grande conspiration des prisons, une trentaine de conspirateurs du Luxembourg, captifs trĂšs soumis, mais royalistes ou fĂ©dĂ©ralistes trĂšs prononcĂ©s. L’accusation reposait tout entiĂšre sur l’accusation d’un seul dĂ©lateur. Les jurĂ©s ne savaient pas un mot de l’affaire; ils ignoraient jusqu’aux noms des conspirateurs
 » 9. Chapitre 24, pages 317 Ă  fin du chapitre 
Les charrettes attendaient. On y entassa les condamnĂ©s, les mains liĂ©es. La femme Rochemaure, dont la grossesse n’avait pas Ă©tĂ© reconnue par le chirurgien, fut hissĂ©e dans un des tombereaux. Elle retrouva un peu de son Ă©nergie pour pour observer la foule des spectateurs, espĂ©rant contre toute espĂ©rance y trouver des sauveurs. Ses yeux imploraient. L’affluence Ă©tait moindre qu’autrefois et les mouvements des esprits moins violents. Quelques femmes seulement criaient A mort ! » ou raillaient ceux qui allaient mourir. Les hommes haussaient les Ă©paules, dĂ©tournaient la tĂȘte et se taisaient, soit par prudence, soit par respecte des lois. Il y eut un frisson dans la foule quand AthĂ©naĂŻs passa le guichet. Elle avit l’air d’un enfant. Elle s’inclina devant le religieux – Monsieur le curĂ©, lui dit-elle, donnez-moi l’absolution. Le PĂšre Longuemare murmura gravement les paroles sacramentelles et dit -Ma fille ! Vous ĂȘtes tombĂ©e dans de grands dĂ©sordres; mais que ne puis-je prĂ©senter au Seigneur un coeur aussi simple que le vĂŽtre ! Elle monta, lĂ©gĂšre, dans la charrette. Et lĂ , le buste droit, sa tĂȘte d’enfant fiĂšrement dressĂ©e; elle s’écria – Vive le roi !
 
Tandis que les roues tournaient en grinçant sur le pavĂ© du long faubourg, le religieux rĂ©citait les priĂšres des agonisants. Brotteaux se remĂ©morait les vers du poĂšte de la nature Sic ubi non erimus ndlr citation de LucrĂšce de mĂȘme, quand nous ne serons plus », plus rien ne pourra nous atteindre
 A son cĂŽtĂ©, AthĂ©naĂŻs, fiĂšre de mourir ainsi que la reine de France, jetait sur la foule un regard hautain
 » 10. Chapitre 25, pages 321 Ă  324 Terreur salutaire, ĂŽ sainte terreur !
 » 
Terreur salutaire, ĂŽ sainte terreur ! L’annĂ©e passĂ©, Ă  pareille Ă©poque, nous avions pour dĂ©fenseurs d’hĂ©roĂŻques vaincus en guenilles; le sol de la patrie Ă©tait envahi, les deux tiers des dĂ©partements en rĂ©volte ci contre. Maintenant nos armĂ©es bien Ă©quipĂ©es, bien instruites, commandĂ©es par d’habiles gĂ©nĂ©raux, prennent l’offensive, prĂȘtes Ă  porter la libertĂ© par le monde. La paix rĂšgne sur tout le territoire de la RĂ©publique. Terreur salutaire, ĂŽ sainte terreur ! aimable guillotine ! l’annĂ©e passĂ©e, Ă  pareille Ă©poque, la RĂ©publique Ă©tait dĂ©chirĂ©e par les factions; l’hydre du fĂ©dĂ©ralisme menaçait de la dĂ©vorer. Maintenant l’unitĂ© jacobine Ă©tend sur l’empire sa force et sa sagesse. » Cependant il Ă©tait sombre. Un pli profond lui barrait le front; sa bouche Ă©tait amĂšre. Il songeait Nous disons Vaincre ou mourir. Nous nous trompions, c’est vaincre et mourir qu’il fallait dire. » Il regardait autour de lui. Les enfants faisaient des tas de sable. Les citoyennes sur leur chaise de bois, au pied des arbres, brodaient ou cousaient. Les passants en habit et culotte d’une Ă©lĂ©gance Ă©trange, songeant Ă  leurs affaires ou Ă  leurs plaisirs, regagnaient leur demeure. Et Gamelin se sentait seul parmi eux il n’était ni leur compatriote ni leur contemporain. Que s’était-il donc passĂ© ? Comment Ă  l’enthousiasme des belles annĂ©es avait succĂ©dĂ© l’indiffĂ©rence, la fatigue et, peut-ĂȘtre, le dĂ©goĂ»t ? Visiblement, ces gens-lĂ  ne voulaient plus entendre parler du Tribunal rĂ©volutionnaire et se dĂ©tournaient de la guillotine. Devenue trop importune sur la place de la RĂ©volution, on l’avait renvoyĂ©e au bout du faubourg Antoine. LĂ  mĂȘme, au passage des charrettes, on murmurait. Quelques voix, dit-on, avaient criĂ© Assez ! » Assez, quand il y avait encore des traĂźtres, des conspirateurs ! Assez, quand il fallait renouveler les comitĂ©s, Ă©purer la Convention ! Assez, quand des scĂ©lĂ©rats dĂ©shonoraient la reprĂ©sentation nationale ! Assez, quand on mĂ©ditait jusque dans le tribunal rĂ©volutionnaire la perte du Juste ! Car, chose horrible Ă  penser et trop vĂ©ritable ! Fouquier lui-mĂȘme ourdissait des trames, et c’était pour perdre Maximilien qu’il lui avait immolĂ© pompeusement cinquante-sept victimes traĂźnĂ©es Ă  la mort dans la chemise rouge des parricides. A quelle pitiĂ© criminelle cĂ©dait la France ? ndlr Fouquier-Tinville, ci contre, l’accusateur public du Tribunal rĂ©volutionnaire Il fallait donc la sauver malgrĂ© elle et, lorsqu’elle criait grĂące, se boucher les oreilles et frapper. HĂ©las ! les destins l’avaient rĂ©solu la patrie maudissait ses sauveteurs. Qu’elle nous maudisse et soit sauvĂ©e ! C’est trop peu que d’immoler des victimes obscures, des aristocrates, des financiers, des publicistes, des poĂštes, un Lavoisier, un Roucher, un AndrĂ© ChĂ©nier. Il faut frapper ces scĂ©lĂ©rats tout-puissants qui, les mains pleines d’or et dĂ©gouttantes de sang, prĂ©parant la ruine de la Montagne, les Foucher, les Tallien, les RovĂšre, les Carrier, les Bourdon. Il faut dĂ©livrer l’Etat de tous ses ennemi. Si HĂ©bert avait triomphĂ©, la Convention Ă©tait renversĂ©e, la RĂ©publique roulait aux abĂźmes; si Desmoulins et Danton avaient triomphĂ©, la Convention, sans vertus, livrait la RĂ©publique aux aristocrates, aux agioteurs et aux gĂ©nĂ©raux. Si les Tallien, les FouchĂ©, monstres forgĂ©s de sang et de rapines, triomphent, la France se noie dans le crime et l’infamie. Tu dors, Robespierre, tandis que des criminels ivres de fureur et d’effroi mĂ©ditent ta mort et les funĂ©railles de la libertĂ©. Couthon, Saint-Just, que tardez-vous Ă  dĂ©noncer les complots ? Quoi ! l’ancien Etat, le monstre royal assurait son empire en emprisonnant chaque annĂ©e quatre cent mille hommes, en en pendant quinze mille, en en rouant trois mille, et la RĂ©publique hĂ©siterait encore Ă  sacrifier quelques centaines de tĂȘtes Ă  la sĂ»retĂ© et Ă  sa puissance ! Noyons-nous dans le sang et sauvons la patrie
 » 10bis. Chapitre 25, page 325 puis 326/327 Evariste Gamelin parle
 ‱ page 325 – Je ne me reproche rien. Ce que j’ai fait, je le ferais encore. Je me suis fait anathĂšme pour la patrie. Je suis maudit. Je me suis mis hors l’humanitĂ© je n’y rentrerai jamais. Non ! la grande tĂąche n’est pas finie. Ah ! la clĂ©mence, le pardon ! Les traĂźtres pardonnent-ils ? Les conspirateurs sont-ils clĂ©ments ? Les scĂ©lĂ©rats parricides croissent sans cesse en nombre; il en sort de dessous terre, il en accourt de toutes nos frontiĂšres de jeunes hommes, qui eussent mieux pĂ©ri dans nos armĂ©es, des vieillards, des enfants, des femmes, avec les masques de l’innocence, de la puretĂ©, de la grĂące. Et quand on les a immolĂ©s, on en trouve davantage. Tu vois bien qu’il faut que je renonce Ă  l’amour, Ă  toute joie, Ă  toute douceur, Ă  al vie elle-mĂȘme
 » illustration Saturne dĂ©vorant l’un de ses fils, par Goya; pour Goya, qui a vĂ©cu les horreurs de l’invasion napolĂ©onienne en 1808, ce Saturne incarnerait le Mal suprĂȘme qui gangrĂšne le monde et les hommes. Ce Mal qui est la nĂ©gation de la Raison sur laquelle toute sociĂ©tĂ© humaine devrait ĂȘtre bĂątie. Mais, prĂ©cisĂ©ment, avec la dĂ©mente RĂ©volution, les LumiĂšres ont fait naufrage dans la Terreur, et la Raison des auto-proclamĂ©s philosophes » Ă  sombrĂ© dans la plus extravagante des dĂ©-raisons !
 ‱ pages 326/327 
Un enfant de huit ou neuf ans, qui jouait au cerceau, se jeta en ce moment dans jambes de Gamelin. Celui-ci l’éleva brusquement dans ses bras -Enfant ! tu grandiras libre, heureux, et tu le devras Ă  l’infĂąme Gamelin. Je suis atroce pour que tu sois heureux. Je suis cruel pour que tu sois bon; je suis impitoyable pour que demain tous les Français s’embrassent en versant des larmes de joie. Il le pressa contre sa poitrine – Petit enfant, quand tu seras un homme, tu me devras ton bonheur, ton innocence; et, si jamais tu entends prononcer mon nom, tu l’exĂ©creras. Et il posa Ă  terre l’enfant, qui s’alla jeter Ă©pouvantĂ© dans les jupes de sa mĂšre, accourue pour le dĂ©livrer
 Gamelin tourna vers Elodie un regard farouche – J’ai embrassĂ© cet enfant; peut-ĂȘtre ferai-je guillotiner sa mĂšre
 11. Chapitre 26, pages 328/329/330 bientĂŽt la fin, pour Robespierre
 
Evariste errait, sombre et soucieux, par les jardins Marbeuf, devenus propriĂ©tĂ© nationale et frĂ©quentĂ©e des Parisiens oisifs
 Evariste reconnut Robespierre. Il le retrouvait amaigri, le visage durci et traversĂ© de plis douloureux
 Gamelin, par respect, ne s’approcha pas du promeneur solitaire; mais contemplant la forme mince qui s’effaçait dans la nuit, il lui adressa cette oraison mentale J’ai vu ta tristesse, Maximilien; j’ai compris ta pensĂ©e. Ta mĂ©lancolie, ta fatigue et jusqu’à cette expression d’effroi empreinte dans tes regards, tout en toi dit Que la terreur s’achĂšve et que la fraternitĂ© commence ! Français, soyez unis, soyez vertueux, soyez bons. Aimez-vous les uns les autres. » Eh bien ! je servirai tes desseins; pour que tu puisses, dans ta sagesse et ta bontĂ©, mettre fin aux discordes civiles, Ă©teindre les haines fratricides, faire du bourreau un jardinier qui en tranchera plus que les tĂȘtes des choux et des laitues, je prĂ©parerai avec mes collĂšgues du Tribunal les voies de la clĂ©mence, en exterminant les conspirateurs et les traĂźtres. Nous redoublerons de vigilance et de sĂ©vĂ©ritĂ©. Aucun coupable ne nous Ă©chappera. Et quand la tĂȘte du dernier des ennemis de la RĂ©publique sera tombĂ©e sous le couteau, tu pourras ĂȘtre innocent sans crime et faire rĂ©gner l’innocence et la vertu sur France, ĂŽ pĂšre de la patrie ! » 12. Chapitre 27, pages 332 Ă  334 la chute de Robespierre approche
 Tu dors, Robespierre ! L’heure passe, le temps prĂ©cieux coule. Enfin, le 8 Thermidor, Ă  la Convention, l’Incorruptible se lĂšve et va parler. Soleil du 31 mai, te lĂšves-tu une seconde fois ? Gamelin attend, espĂšre. Robespierre va donc arracher des bancs des bancs qu’ils dĂ©shonorent ces lĂ©gislateurs plus coupables que les fĂ©dĂ©ralistes, plus dangereux que Danton ? Non, pas encore. Je ne puis – dit-il – me rĂ©soudre Ă  dĂ©chirer entiĂšrement le voile qui recouvre ce profond mystĂšre d’iniquitĂ©. » Et al foudre Ă©parpillĂ©e, sans frapper aucun des conjurĂ©s, les effraie tous. On en comptait soixante qui, depuis quinze jours, n’osaient coucher dans leur lit. Marat nommait les traĂźtres, lui; il les montrait du doigt. L’Incorruptible hĂ©site, et dĂšs lors c’est lui l’accusĂ©. Le soir, aux Jacobins, on s’étouffe dans la salle, dans les couloirs, dans la cour. Ils sont tous lĂ , les amis bruyants et les ennemis muets. Robespierre leur lit ce discours que la Convention a entendu dans un silence affreux et que les jacobins couvrent d’applaudissements Ă©mus. – C’est mon testament de mort, dit l’homme, vous me verrez boire la cigĂŒe avec calme. – Je la boirai avec toi, rĂ©pond David. – Tous, tous, s’écrient les jacobins, qui se sĂ©parent sans rien dĂ©cider. Evariste, pendant que se prĂ©parait la mort du Juste, dormit du sommeil des disciples au Jardin des Oliviers. Le lendemain, il se rendit au Tribunal, oĂč deux sections siĂ©geaient. Celle dont il faisait partie jugeait vingt-et-un complices de la conspiration de Lazare. Et, pendant ce temps, arrivaient les nouvelles La Convention, aprĂšs une sĂ©ance de six heures, a dĂ©crĂ©tĂ© d’accusation Maximilien Robespierre, Couthon, Saint-Just avec Augustin Robespierre et Lebas ci dessous, aprĂšs Robespierre, Saint Just, Couthon, Le Bas, Augustin Robespierre, qui ont demandĂ© Ă  partager le sort des accusĂ©s. Les cinq proscrits sont descendus Ă  la barre. » On apprend que le prĂ©sident de la section qui fonctionne dans la salle voisine, le citoyen Dumas, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© sur son siĂšge, mais que l’audience continue. On entend battre la gĂ©nĂ©rale et sonner le tocsin. Evariste, Ă  son banc, reçoit de la Commune l’ordre de se rendre Ă  l’HĂŽtel de Ville pour siĂ©ger au conseil gĂ©nĂ©ral. Au son des cloches et des tambours, il rend son verdict avec ses collĂšgues et court chez lui embrasser sa mĂšre et prendre son Ă©charpe. La place de Thionville est dĂ©serte. La section n’ose se prononcer ni pour ni contre la Convention. On rase les murs, on se coule dans les allĂ©es, on rentre chez soi. A l’appel du tocsin et de la gĂ©nĂ©rale, rĂ©pondent les bruits des volets qui se rabattent et des serrures qui se ferment
 12bis. Chapitre 27, pages 337 Ă  341 la RĂ©volution se dĂ©chire, la Convention contre la Commune, Robespierre et les siens dĂ©crĂ©tĂ©s d’accusation, et la peur change de camp
 
En approchant de l’HĂŽtel de Ville il entendit Gamelin, ndlr il entendit monter vers le ciel lourd la rumeur des grands jours. Sur la place de GrĂšve, un tumulte d’armes, un flamboiement d’écharpes et d’uniformes, le canons d’Hanriot en batterie. Il gravit l’escalier d’honneur et, en entrant dans la salle, signe la feuille de prĂ©sence. Le conseil gĂ©nĂ©ral de la Commune, Ă  l’unanimitĂ© des 491 membres prĂ©sents, se dĂ©clare pour les proscrits. Le maire se fait apporter la table des Droits de l’homme, lit l’article oĂč il est dit Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus saint et le plus indispensable des devoirs », et le premier magistrat de Paris dĂ©clare qu’au coup d’état de la Convention la Commune oppose l’insurrection populaire. Les membres du conseil gĂ©nĂ©ral font serment de mourir Ă  leur poste. Deux officiers municipaux sont chargĂ©s de se rendre sur la place de GrĂšve et d’inviter le peuple Ă  se joindre Ă  ses magistrats afin de sauver la patrie et la libertĂ©. On se cherche, on Ă©change des nouvelles, on donne des avis. Parmi ces magistrats, peu d artisans. La Commune rĂ©unie lĂ  est telle que l’a faite l’épuration jacobine des juges et des jurĂ©s du Tribunal rĂ©volutionnaire, des artistes comme Beauvallet et Gamelin, des rentiers et des professeurs, des bourgeois cossus, de gros commerçants, des tĂȘtes poudrĂ©es, des ventres Ă  breloques; peu de sabots, de pantalons, de carmagnoles, de bonnets rouges. Ces bourgeois sont nombreux, rĂ©solus. Mais, quand on y songe, c’est Ă  peu prĂšs tout ce que Paris compte de vrais rĂ©publicains. Debout dans la maison de ville, comme sur le rocher de la libertĂ©, un ocĂ©an d’indiffĂ©rence les environne. Pourtant des nouvelles favorables arrivent. Toutes les prisons oĂč les proscrits ont Ă©tĂ© enfermĂ©s ouvrent leurs portes et rendent leur proie. Augustin Robespierre, venu de la Force, entre le premier Ă  l’HĂŽtel de Ville et est acclamĂ©. On apprend Ă  huit heures que Maximilien, aprĂšs avoir longtemps rĂ©sistĂ©, se rend Ă  la Commune. On l’attend, il va venir, il vient une acclamation formidable Ă©branle les voĂ»tes du vieux palais municipal. Il entre, portĂ© par vingt bras. Cet homme mince, propret, en habit bleu et culotte jaune, c’est lui. Il siĂšge, il parle. illustration d’aprĂšs un reportage de TF1, une Ă©quipe de chercheurs – visualforensic – spĂ©cialisĂ©e dans les techniques de reconstructions faciales, a restituĂ© » le vrai visage de Robespierre ci contre; une reconstitution que l’extrĂȘme-gauche refuse
 A son arrivĂ©e, le conseil ordonne que la façade de la maison Commune sera sur-le-champ illuminĂ©e. En lui la RĂ©publique rĂ©side. Il parle, il parle d’une voix grĂȘle, avec Ă©lĂ©gance. Il parle purement, abondamment. Ceux qui sont lĂ , qui ont jouĂ© leur vie sur sa tĂȘte, s’aperçoivent, Ă©pouvantĂ©s, que c’est un homme de parole, un homme de comitĂ©s, de tribune, incapable d’une rĂ©solution prompte et d’un acte rĂ©volutionnaire. On l’entraĂźne dans la salle des dĂ©libĂ©rations. Maintenant ils sont tous lĂ , ces illustres proscrits Lebas, Saint-Just, Couthon. Robespierre parle. Il est minuit et demie il parle encore . Cependant Gamelin, dans la salle du conseil, le front collĂ© Ă  une fenĂȘtre, regarde d’un oeil anxieux; il voit fumer les lampions dans la nuit sombre. Les canons d’Hanriot sont en batterie devant l’HĂŽtel de Ville. Sur al place toute noire s’agite une foule incertaine, inquiĂšte. A minuit et demie, des torches dĂ©bouchent au coin de la rue de la Vannerie, entourant un dĂ©lĂ©guĂ© de la Convention qui, revĂȘtu de ses insignes, dĂ©ploie un papier et lit, dans une rouge lueur, le dĂ©cret de la Convention, la mise hors la loi des membres de la Commune insurgĂ©e, des membres du conseil gĂ©nĂ©ral qui l’assistent et des citoyens qui rĂ©pondraient Ă  son appel. La mise hors la loi, la mort sans jugement ! la seule idĂ©e en fait pĂąlir les plus dĂ©terminĂ©s. Gamelin sent son front se glacer. Il regarde la foule quitter Ă  grands pas la place de GrĂšve. Et, quand il tourne la tĂȘte, ses yeux voient que la salle, oĂč les conseillers s’étouffaient tout Ă  l’heure, est presque vide. Mais ils ont fui en vain ils avaient signĂ©. Il est deux heures. L’Incorruptible dĂ©libĂšre dans la salle voisine avec la Commune et les reprĂ©sentants proscrits. Gamelin plonge ses regards dĂ©sespĂ©rĂ©s sur la place noire. Il voit, Ă  la clartĂ© des lanternes, les chandelles de bois s’entrechoquer sur l’auvent de l’épicier, avec un bruit de quilles; les rĂ©verbĂšres se balancent et vacillent un grand vent s’est Ă©levĂ©. Un instant aprĂšs, une pluie d’orage tombe la place se vide entiĂšrement; ceux que n’avaient pas chassĂ©s le terrible dĂ©cret, quelques gouttes d’eau les dispersent. Les canons d’Hanriot sont abandonnĂ©s. Et quand on voit Ă  la lueur des Ă©clairs dĂ©boucher en mĂȘme temps par la rue Antoine et par le quai les troupes de la Convention, les abords de la maison commune sont dĂ©serts. Enfin Maximilien s’est dĂ©cidĂ© Ă  faire appel du dĂ©cret de la Convention Ă  la section des Piques. Le conseil gĂ©nĂ©ral se fait apporter des sabres, des pistolets, des fusils. Mais un fracas d’armes, de pas et de vitres brisĂ©es emplit la maison. Les troupes de la Convention passent comme une avalanche Ă  travers la salle des dĂ©libĂ©rations et s’engouffrent dans la salle du conseil. Un coup de feu retentit Gamelin voit Robespierre tomber la mĂąchoire fracassĂ©e
 Il est sans mouvement, mais il souffre d’un froid cruel et, dans le tumulte d’une lutte effroyable, il entend distinctement la voix du jeune dragon Henry qui s’écrie – Le tyran n’est plus; ses satellites sont brisĂ©s. La RĂ©volution va reprendre son cours majestueux et terrible. Gamelin s’évanouit. A sept heures du matin, un chirurgien envoyĂ© par la Convention le pansa. La Convention Ă©tait pleine de sollicitude pour les complices de Robespierre elle ne voulait pas qu’aucun d’eux Ă©chappĂąt Ă  la guillotine. L’artiste-peintre, ex-jurĂ©, ex-membre du conseil gĂ©nĂ©ral de la Commune, fut portĂ© sur une civiĂšre Ă  la Conciergerie. » 13. Chapitre 28, pages 342/343/344 Le 10, tandis que sur le grabat d’un cachot, Evariste, aprĂšs un sommeil de fiĂšvre, se rĂ©veillait en sursaut dans une indicible horreur, Paris, en sa grĂące et son immensitĂ©, souriait au soleil; l’espĂ©rance renaissait au coeur des prisonniers les marchands ouvraient allĂšgrement leur boutique, les bourgeois se sentaient plus riches, les jeunes hommes plus heureux, les femmes plus belles, par la chute de Robespierrre. Seuls une poignĂ©e de jacobins, quelques prĂȘtres constitutionnels et quelques vieilles femmes tremblaient de voir l’empire passer aux mĂ©chants et aux corrompus. Une dĂ©lĂ©gation du Tribunal rĂ©volutionnaire, composĂ©e de l’accusateur public et de deux juges, se rendait Ă  la Convention, pour al fĂ©liciter d’avoir arrĂȘtĂ© les complots. L’assemblĂ©e dĂ©cidait que l’échafaud serait de nouveau dressĂ© sur la place de la RĂ©volution. On voulait que les riches, les Ă©lĂ©gants, les jolies femmes pussent voir sans se dĂ©ranger le supplice de Robespierre, qui aurait lieu le jour mĂȘme. Le dictateur et ses complices Ă©taient hors la loi il suffisait que leur identitĂ© fĂ»t constatĂ©e par deux officiers municipaux pour que le Tribunal les livrĂąt immĂ©diatement Ă  l’exĂ©cuteur. Mais une difficultĂ© surgissait les constatations en pouvaient ĂȘtre faites dans les formes, la Commune Ă©tant tout entiĂšre hors la loi. L’assemblĂ©e autorisa le Tribunal Ă  faire constater l’identitĂ© par des tĂ©moins ordinaires. Les triumvirs furent traĂźnĂ©s Ă  la mort, avec leurs principaux complices, au milieu des cris, de joie et de fureur, des imprĂ©cations, des rires, des danses ci contre. Le lendemain, Evariste, qui avait repris quelques forces et pouvait presque se tenir sur ses jambes, fut tirĂ© de son cachot, amenĂ© au Tribunal et placĂ© sur l’estrade, qu’il avait tant de fois vue chargĂ©e d’accusĂ©s, oĂč s’étaient assises tour Ă  tour tant de victimes illustres ou obscures. Elle gĂ©missait maintenant sous le poids de soixante-dix individus, la plupart membres de la Commune, et quelques uns jurĂ©s comme Gamelin, mis comme lui hors la loi. Il revit son banc, le dossier sur lequel il avait coutume de s’appuyer, la place d’oĂč il avait terrorisĂ© des malheureux
 Il revit, dominant l’estrade oĂč les juges siĂ©geaient sur trois fauteuils d’acajou, garnis de velours d’Utrecht rouge, les bustes de Chalier et de Marat, et ce buste de Brutus qu’il avait un jour attestĂ©. Rien n’était changĂ©, ni les haches, les faisceaux, les bonnets rouges du papier de tenture, ni les outrages jetĂ©s par les tricoteuses des tribunes Ă  ceux qui allaient mourir, ni l’ñme de Fouquier-Tinville, tĂȘtu, laborieux, remuant avec zĂšle ses papiers homicides, et envoyant, magistrat accompli, ses amis de la veille Ă  l’échafaud
 13bis. Chapitre 28, pages 345/346 
Gamelin fit un effort pour monter dans la charrette il avait perdu beaucoup de sang et sa blessure le faisait cruellement souffrir. Le cocher fouetta sa haridelle et le cortĂšge se mit en marche au milieu des huĂ©es. Des femmes qui reconnaissaient Gamelin lui criaient – Va donc, buveur de sang ! Assassin Ă  dix-huit francs par jour ! Il ne rit plus voyez comme il est pĂąle, le lĂąche ! C’étaient les mĂȘmes femmes qui insultaient naguĂšre les conspirateurs et les aristocrates, les exagĂ©rĂ©s et les indulgents envoyĂ©s par Gamelin et ses collĂšgues Ă  la guillotine. La charrette tourna sur le quai des Morfondus, gagna lentement le Pont neuf et la rue de la Monnaie on allait Ă  la place de la RĂ©volution, Ă  l’échafaud de Robespierre. Le cheval boitait; Ă  tout moment, le cocher lui effleurait du fouet les oreilles. La foule des spectateurs, joyeuse, animĂ©e, retardait la marche de l’escorte. Le public fĂ©licitait les gendarmes, qui retenaient leurs chevaux. Au coin de la rue HonorĂ©, les insultes redoublĂšrent. Des jeunes gens, attablĂ©s Ă  l’entresol, dans les salons des traiteurs Ă  la mode, se mirent aux fenĂȘtres, leurs serviettes Ă  al main, et criĂšrent – Cannibales, anthropophages, vampires ! La charrette ayant butĂ© dans un tas d’ordures qu’on n’avait pas enlevĂ©es en ces deux jours de troubles, la jeunesse dorĂ©e Ă©clata de joie – Le char embourbĂ© ! Dans la gadoue, les jacobins ! Gamelin songeait, et il crut comprendre. Je meurs justement, pensa-t-il. Il est juste que nous recevions ces outrages jetĂ©s Ă  la RĂ©publique et dont nous aurions dĂ» la dĂ©fendre. Nous avons Ă©tĂ© faibles; nous nous sommes rendus coupables d’indulgence. Nous avons trahi la RĂ©publique. Nous avons mĂ©ritĂ© notre sort. Robespierre lui-mĂȘme, le pur, le saint, a pĂ©chĂ© par douceur, par mansuĂ©tude; ses fautes sont effacĂ©es par son martyre. A son exemple, j’ai trahi la RĂ©publique; elle pĂ©rit il est juste que je meure avec elle. J’ai Ă©pargnĂ© le sang que mon sang coule ! Que je pĂ©risse ! je l’ai mĂ©ritĂ©. » 14. Chapitre 29, pages 355/356/357 
L’affiche annonçait PhĂšdre et Le chien du jardinier. Toute la salle rĂ©clama l’hymne cher aux muscadins et Ă  la jeunesse dorĂ©e, Le RĂ©veil du peuple. Le rideau se leva et un petit homme, gros et court, parut sur la scĂšne c’était le cĂ©lĂšbre Lays il chanta de sa belle voix de tĂ©nor Peuple français, peuple de frĂšres !
 Des applaudissements si formidables Ă©clatĂšrent que les cristaux du lustre en tintaient. Puis on entendit quelques murmures, et la voix d’un citoyen en chapeau rond rĂ©pondit, du parterre, par l’hymne des Marseillais Allons enfants de la patrie !
 Cette voix fut Ă©touffĂ©e sous les huĂ©es; des cris retentirent – A bas les terroristes ! Mort aux jacobins ! Et Lays, rappelĂ©, chanta une seconde fois l’hymne des thermidoriens Peuple français, peuple de frĂšres !
 Dans toutes les salles de spectacle on voyait le buste de Marat Ă©levĂ© sur une colonne ou portĂ© sur un socle; au théùtre Feydeau, ce buste se dressait sur un piĂ©douche, du cĂŽtĂ© jardin », contre le cadre de maçonnerie qui fermait la scĂšne. Tandis que l’orchestre jouait l’ouverture de PhĂšdre et Hippolyte, un jeune muscadin, dĂ©signant le buste du bout de son gourdin, s’écria – A bas Marat ! Toute la salle rĂ©pĂ©ta – A bas Marat ! A bas Marat ! Et des vois Ă©loquentes dominĂšrent le tumulte – C’est une honte que ce buste soit encore debout ! – L’infĂąme Marat rĂšgne partout, pour notre dĂ©shonneur ! Le nombre de ses bustes Ă©gale celui des tĂȘtes qu’il voulait couper. – Crapaud venimeux ! – Tigre ! – Noir serpent ! Soudain un spectateur Ă©lĂ©gant monte sur le rebord de sa loge, pousse le buste, le renverse. Et la tĂȘte de plĂątre tombe en Ă©clats sur les musiciens, aux applaudissements de la salle, qui, soulevĂ©e, entonne debout Le RĂ©veil du Peuple Peuple français, peuple de frĂšres !
 La seule chose qui rende supportable les rĂ©cits de la RĂ©volution, c’est qu’on peut dire Ă  la plupart des imbĂ©ciles et des scĂ©lĂ©rats qui ont coopĂ©rĂ© aux actes rĂ©volutionnaires Toi non plus tu n’en as pas pour longtemps »  Jacques Bainville
Rouedatant d'environ 2600 av. J.-C. Les plus vieilles roues du monde ne proviennent ni d'Egypte, ni du Proche-Orient: elles ont été trouvées sur des sites lacustres du Néolithique! L'une des
C’est le onziĂšme des Parcs Nationaux de France et il est unique en son genre. Trois mots-clĂ©s identifient cette unicitĂ© forĂȘt, feuillus et plaine. Le Parc National de ForĂȘts abrite en son sein un patrimoine paysager et culturel, Ă  cheval entre Haute-Marne et CĂŽte-d’Or, qu’il a Ă©tĂ© jugĂ© nĂ©cessaire de prĂ©server. La forĂȘt y occupe forcĂ©ment une place de choix et c’est d’abord Ă  sa dĂ©couverte que je suis parti dans ce triptyque de reportages consacrĂ© au seul Pays ChĂątillonnais. J’y ai Ă©tĂ© invitĂ© Ă  dĂ©couvrir une petite boucle, dont le pĂ©rimĂštre immĂ©diat est inscrit au titre de la protection des milieux naturels, tant pour ses habitats que pour les espĂšces qui vivent dans ses bois. Point de dĂ©part et d’arrivĂ©e le Val des Choues et son abbaye. Un lieu grandiose, reconverti aujourd’hui en MusĂ©e de la VĂ©nerie. Une belle occasion pour mettre au placard ses a-priori en y rencontrant le maĂźtre des lieux le passionnant Michel Monot. Une vraie expĂ©rience Ă  vivre. Jugez plutĂŽt. DifficultĂ© facile Distance 8 km DĂ©nivelĂ© 135 m DurĂ©e 2h Carte IGN TOP 25 1/25000Ăš Recey-sur-Ource/Leuglay Dix minutes dĂ©jĂ  que la voiture a Ă©tĂ© avalĂ©e par la forĂȘt. La traversĂ©e du discret petit village de Vanvey, posĂ© dans la vallĂ©e de l’Ource, me semble relĂ©guĂ©e Ă  une Ă©ternitĂ©. Des kilomĂštres de futaie, arc-boutĂ©s au-dessus d’une route Ă©troite, sont en train de me conduire au bout du monde. DerriĂšre la vitre de la voiture de l’Office de Tourisme du ChĂątillonnais, le soleil de la CĂŽte-d’Or crĂ©e des jeux de lumiĂšres chatoyants entre les feuillages denses de l’immense forĂȘt de ChĂątillon. C’est mon premier contact avec le Parc National de ForĂȘts et, d’entrĂ©e de jeu, le rapport de force entre ma taille dĂ©risoire et les 9000 hectares d’une des plus grandes forĂȘts de Bourgogne me saisit Je me noie littĂ©ralement en tentant d’apprĂ©hender les 242000 hectares de ce Parc National de ForĂȘts, le second par la taille aprĂšs celui de Guyane. Vertigineux. Je suis vraiment enthousiaste d’aller Ă  sa dĂ©couverte. C’est un reportage photo, aperçu dans un numĂ©ro de Terre Sauvage, qui m’a fait m’emparer de mon tĂ©lĂ©phone pour proposer, Ă  mon tour, un reportage sur le petit dernier de la famille des grands parcs nationaux. La magie des photos sur papier glacĂ© aura eu sur moi valeur d’électrochoc. Il fallait que je vois ça par moi-mĂȘme. Un puits de lumiĂšre inonde subitement l’habitacle, dissipant le vertige des proportions inĂ©gales et des souvenirs de ce qui m’a conduit jusqu’ici. La forĂȘt a reculĂ©, laissant apparaĂźtre un bel espace de prairies et d’étangs, clos au loin par les hauts murs de ce qui pourrait ĂȘtre une colossale ferme. L’arrivĂ©e au Val des Choues, aprĂšs un voyage hypnotisant dans cet hyperespace forestier, sera nĂ©cessairement un Ă©vĂ©nement marquant. Par quelle volontĂ© des hommes ont-ils Ă©rigĂ© pareille monumentale bĂątisse dans les entrailles de la forĂȘt ? Celle de Dieu, forcĂ©ment ! Quelle meilleure destination que le cƓur d’une forĂȘt pour un ermite du 12Ăšme siĂšcle qui chercha, dans le silence, Ă  Ă©tablir une connexion apaisĂ©e avec le divin ? L’histoire a probablement dĂ» dĂ©marrer de cette maniĂšre et le site, dont la fondation est officiellement approuvĂ©e par la papautĂ© en 1203, peut entamer son dĂ©veloppement selon une rĂšgle originale, baptisĂ©e Ordo Valliscaulium, mĂȘlant Ă  la fois les usages en vigueur chez les bĂ©nĂ©dictins, les cisterciens et les chartreux. Ce sont les seconds qui en hĂ©riteront Ă  la fin du 18Ăšme siĂšcle avant que la RĂ©volution mette rapidement un terme Ă  son activitĂ©. Fin de l’histoire ? Pas exactement. Car un tout autre destin attendait dĂ©sormais les murs oubliĂ©s du lieu. L’endroit est maintenant la propriĂ©tĂ© de la famille Monot. », m’explique MĂ©ryl, chargĂ©e de dĂ©veloppement Ă  la CommunautĂ© de Communes du Pays ChĂątillonnais et qui m’accompagne pour ce premier jour ici. Ils y dirigent un Ă©quipage de 150 chiens pour la chasse Ă  courre et y ont ouvert un musĂ©e consacrĂ©e Ă  la vĂ©nerie. » Je tressaille dans la seconde, brutalement tirĂ© d’un songe et rappelĂ© Ă  la rĂ©alitĂ©. J’ai bien entendu le mot chasse Ă  courre ? La chasse et moi, ça fait deux. Alors la chasse Ă  courre vous imaginez ? C’est, Ă  mes yeux, le cran supĂ©rieur, ma limite ultime de tolĂ©rance. Une pratique que j’associe Ă  toutes ces images barbares Ă©parpillĂ©es sur la toile. Je prends un peu peur. À ma grande surprise, je dĂ©couvre que le Val des Choues est aujourd’hui la pierre angulaire de la pratique de la chasse Ă  courre. Une sacrĂ©e reconversion ! Mais tu auras le temps de bien la voir et de la visiter car, de toute façon, c’est lĂ  que tu dors ce soir. , ajoute MĂ©ryl. Douche froide, crise de panique contenue. Je fouille dans ma collection de masques et choisis celui de l’impassibilitĂ©. Pour de vrai ? Ça alors ! » Et puis je me dis que la vie, qui a le sens de l’humour, m’offre finalement une expĂ©rience. AprĂšs tout qu’est-ce que je connais Ă  la chasse Ă  courre ? Rien, sinon un avis prĂ©conçu. Je dĂ©cide de replacer ma curiositĂ© naturelle en premiĂšre ligne et de faire table rase de mes craintes et de mes a-priori. Ce soir, aprĂšs la rando, armĂ© de toute mon objectivitĂ©, je me ferai un authentique avis sur la question. Pour l’heure, c’est rando-time ! On a rendez-vous, devant l’entrĂ©e de l’Abbaye, avec Sylvain Boulangeot, animateur Ă  la Maison de la ForĂȘt de Leuglay, et RĂ©gis Gatteaut, le directeur de l’Office de Tourisme du ChĂątillonnais. C’est bien que Sylvain soit lĂ . Depuis mon incroyable expĂ©rience Ă  Brotonne, en Seine-Maritime, avec Emmanuel, je ne pars plus en reportage en forĂȘt sans confier mes cinq sens Ă  un spĂ©cialiste de ce milieu dont les clĂ©s de lecture et d’interprĂ©tation nĂ©cessitent une solide expĂ©rience naturaliste. Je le dis et le rĂ©pĂšte on ne peut dĂ©cemment pas s’immerger en forĂȘt sans un accompagnement pour apprendre Ă  poser notre attention sur des dĂ©tails qui, autrement, passeraient inaperçus La richesse de la forĂȘt, son univers grouillant de vie et d’histoires Ă  raconter, ne se rĂ©vĂ©leront qu’à celui, ou celle, dont le regard, l’ouĂŻe et mĂȘme parfois l’odorat, seront suffisamment affĂ»tĂ©s pour en dĂ©celer l’invisible prĂ©sence. Et, dans ce rĂŽle, Sylvain est assurĂ©ment la bonne personne. Un autre enfant de la forĂȘt, habillĂ© dans un corps d’adulte au visage souriant et Ă  l’Ɠil qui pĂ©tille. Le garçon a de la gouaille, de l’énergie et de la bonne humeur Ă  revendre. Pas de doute, on va passer un bon moment ! Un grand panneau d’informations, placĂ© au dĂ©part de l’itinĂ©raire, invite Ă  un peu de lecture pour contextualiser la randonnĂ©e. C’est une boucle facile de huit kilomĂštres, donnĂ©e en deux heures de temps. Rien d’insurmontable au demeurant. En marchant rapidement, il doit mĂȘme ĂȘtre gĂ©rable de la faire en moins que ça. Mais, si vous commencer Ă  tenir ce genre de raisonnement, je vous le dis tout de suite, vous faites fausse route ! L’ñme de la forĂȘt ne s’offre qu’à celles/ceux qui acceptent de laisser filer le temps. Cette courte durĂ©e sur le papier lĂšve, prĂ©cisĂ©ment, toute pression de la montre sur le/la marcheur/se. Si on peut se laisser aller Ă  marcher au rythme lent du pouls de la forĂȘt, Ă  ralentir pour en guetter les signes de vie, c’est justement parce qu’on a TOUT le temps pour boucler ce court parcours. Une invitation Ă  la portĂ©e de chacune de faire plus amplement connaissance avec les Ă©lĂ©ments constitutifs de ce Parc National de ForĂȘts dont on ne peut qu’avoir envie de dĂ©finir l’identitĂ©. Une petite rampe en sous-bois met derriĂšre nous, dĂšs le dĂ©part, l’essentiel du dĂ©nivelĂ© de la sortie. En Ă  peine cent mĂštres d’élĂ©vation, nous avons rejoint la TranchĂ©e du Val des Choues, une droite parfaite tirĂ©e Ă  travers l’énorme masse boisĂ©e, dans l’axe de l’abbaye Ă©ponyme. Sur la carte, l’homme semble avoir tirĂ© des traits Ă  la rĂšgle sur toute la surface boisĂ©e qui s’étend entre la vallĂ©e du BrĂ©von, au sud, celle de l’Ource, au nord et, Ă©videmment, celle de la Seine, qui ondule Ă  l’ouest. Un simple reliquat, pourtant, d’une encore plus ancienne et bien plus importante couverture forestiĂšre qui couvrait les plateaux du sud-est du Bassin Parisien. Les forĂȘts d’Arc-en-Barrois et d’Auberive, en sont d’autres tĂ©moins qui, elles aussi, ont Ă©tĂ© placĂ©es sous la coupole protectrice du Parc National de ForĂȘts, créé finalement en 2019 aprĂšs avoir Ă©tĂ© annoncĂ© aprĂšs le Grenelle de l’Environnement dix ans plus tĂŽt. 117 communes, prĂšs de 25000 habitants, 200 membres constituant un Groupement d’IntĂ©rĂȘt Public, 10 ans de concertations et d’études le Parc National de ForĂȘts est le fruit d’un patient labeur Un long processus de dix ans aura Ă©tĂ© nĂ©cessaire, qui aura rassemblĂ© prĂšs de 300 personnes Ă  diffĂ©rents niveaux, pour passer de l’idĂ©e Ă  l’acte. C’est le premier ainsi créé en forĂȘt feuillue de plaine. Un petit exploit en soi qui a, comme chaque fois, ses partisans et ses dĂ©tracteurs. Ici on a des forĂȘts qui ont mille ans d’ñge. , m’explique Sylvain. La prĂ©sence d’espĂšces souches trĂšs ancienne tĂ©moigne du caractĂšre exceptionnel de ce qui est un patrimoine Ă©copaysager Ă  prĂ©server. Le but du jeu ce n’est cependant plus seulement de protĂ©ger mais aussi de faire dĂ©couvrir. » La question de la chasse me trotte Ă  nouveau en tĂȘte et gĂȘne ma comprĂ©hension du discours. J’interpelle Sylvain sur ce sujet. Sylvain, on parle de protection, de Parc National de ForĂȘts mais on parle aussi de chasse ici. Comment la pratique de celle-ci est-elle compatible avec le statut mĂȘme de Parc ? Comment, tout simplement peut-elle mĂȘme y ĂȘtre autorisĂ©e ? » Ma confusion est palpable et je reçois une rĂ©ponse collective Ă  mes interrogations. RĂ©gis et MĂ©ryl sont, eux aussi, des enfants du pays et interviennent. La chasse, ici, c’est un Ă©lĂ©ment culturel et historique. Elle ne s’oppose donc pas au credo du Parc elle en fait partie intĂ©grante. » Vu de l’extĂ©rieur, chasse et parc national paraissent antinomiques. Leur mariage bourguignon trouve pourtant un sens qui m’aurait Ă©chappĂ© si on ne me l’avait expliquĂ©. La cohabitation avec les chasseurs, chez nous, se fait avec courtoisie. On a l’habitude de les voir. On n’est pas dans le conflit, mĂȘme si on ne partage pas toujours leurs points de vue. Il y a de la tolĂ©rance quand un dialogue s’engage. » Ce discours apaisĂ© me surprend mais m’aide pleinement Ă  comprendre comment ces deux notions, Ă  mon sens contradictoires, que sont la protection de la nature et la chasse rĂ©ussissent Ă  cohabiter de maniĂšre pacifiĂ©e ici, dans le Pays ChĂątillonnais. Un petit miracle en soi. Sylvain provoque une pause identification. HĂȘtres, chĂȘnes, Ă©rables, charmes
 Les essences les plus visuelles s’imposent autour de nous. Notre guide dĂ©busque chaque trouĂ©e, chaque poussĂ©e, chaque chute ou chaque coupe et l’inscrit dans la logique du cycle de vie du vĂ©gĂ©tal et dans sa lente et minutieuse stratĂ©gie pour rĂ©gner sur son espace et capter la lumiĂšre. D’un geste prĂ©cis, il coince une feuille de hĂȘtre entre le pouce et l’index, rĂ©vĂ©lant, Ă  la base de la feuille, une boursouflure Ă©carlate. La gale du hĂȘtre , explique-t-il. Du parasitisme. Dedans se trouve bien Ă  l’abri un petit diptĂšre qui va se dĂ©velopper tout le long de la croissance de la feuille. » La capacitĂ© d’analyse de Sylvain, son savoir et sa capacitĂ© Ă  transmettre m’impressionnent. Comme les animaux et les arbres qu’ils racontent, on sent que lui aussi a pris depuis longtemps racine dans cette forĂȘt. Plus loin encore, Sylvain dĂ©signe quelque chose sur le sol. Ça c’est une litiĂšre de chevreuil. » Au dĂ©but je ne vois que des feuilles parmi d’autres feuilles. Mais, en observant bien, je distingue une forme un peu concentrique, un agencement plus net des Ă©lĂ©ments, comme si un poids s’était posĂ© Ă  cet endroit. Je peux alors imaginer le chevreuil, endormi. Fascinant ! J’aurais pu passer un millier de fois devant sans le voir. Comme le frottis des jeunes mĂąles sur l’écorce des arbres. Comme le bruit du pic forant son nid. Comme les jolis baies de la viorne lantane, une plante qu’on utilisait jadis dans la vannerie. Comme
 Comme quasiment tout en rĂ©alitĂ©. Je rĂ©alise Ă  quel point je marche en aveugle en forĂȘt. Je prends conscience de ce cache-cache permanent auquel s’adonnent les espĂšces animales pour dissimuler leur prĂ©sence. Tout comme, dĂ©sormais, je regarde une feuille qui s’agite, un mouvement furtif dans les branches, l’aspect rugueux d’un tronc d’un autre Ɠil. Il n’y a pas quelque chose ici qui n’ait une histoire Ă  raconter au passant. J’en viens presque Ă  regretter d’ĂȘtre en mouvement et l’essence de l’affĂ»t acquiert soudain sa rĂ©elle dimension Ă  mes yeux. La forĂȘt est une Ă©cole de la patience, de l’immobilitĂ© et du silence. Rien d’étonnant Ă  ce que des religieux aient choisi cette forĂȘt comme dĂ©cor pour leurs priĂšres et leurs mĂ©ditations. Le fossĂ© est dĂ©cidĂ©ment mince entre le moine et le randonneur. On dĂ©ambule dans les travĂ©es, allĂ©es et tranchĂ©es de ce Parc National de ForĂȘts comme des cisterciens dans leur cloĂźtre. Dans le gazouillis des mĂ©sanges, on atteint ainsi la Haute Enclave, secteur le plus mĂ©ridional du parcours. À ce stade, on est trĂšs proche du village d’Essarois, posĂ© au bord de la Digeanne, affluent de de l’Ource qui flanque le cĂŽte oriental de la forĂȘt. À l’abri d’un gros chĂȘne, on dĂ©balle les pique-nique en continuant de s’imprĂ©gner de tous les signaux envoyĂ©s par la forĂȘt. Sous l’éclatant soleil de juillet, la forĂȘt de ChĂątillon est lumineuse et bienveillante. Par un inattendu effet de contraste, les lĂ©gendes effrayantes et les contes obscurs ayant pour dĂ©cor la forĂȘt, en gĂ©nĂ©ral, me reviennent Ă  l’esprit. Il est donc essentiel d’apprendre, dĂšs le plus jeune Ăąge, Ă  la comprendre, Ă  l’aimer et Ă  la respecter. C’est le mĂ©tier de Sylvain et sa fonction au sein de la Maison de la ForĂȘt, pionniĂšre, bien avant le lancement du Parc, sur la mission de sensibilisation et d’éducation Ă  l’environnement en ForĂȘt de ChĂątillon. Au rang des peurs primaires, la forĂȘt, en particulier la nuit, occupe une place de choix dans l’inconscient collectif humain Le dĂ©clic remonte Ă  l’enfance. , se souvient-il. Avec un papa bĂ»cheron dans les Vosges, ma fratrie a hĂ©ritĂ© des valeurs du travail et du respect de la nature. Une porte ouverte Ă  la curiositĂ© et Ă  l’envie d’en savoir plus. Pour moi ça a Ă©tĂ© un BTS Gestion et Protection de la Nature, le passeport qui m’a conduit aujourd’hui Ă  transmettre et animer. » Et essentiellement auprĂšs des plus jeunes, qu’il compare Ă  des livres encore vierges oĂč Ă©crire de belles pages d’avenir sur le sujet du respect de l’environnement et du vivant. Au-delĂ  du croisement avec la route forestiĂšre du Val des Choues, le retour vers l’abbaye s’amorce. Notre joyeux quatuor, peu avare en bons mots et en plaisanteries, ne favorise pas spĂ©cialement l’observation de la faune ! Je repartirai donc sans image de cerf, de sanglier ou de chevreuil, les ongulĂ©s remarquables du Parc National de ForĂȘts. Pas vue non plus la petite Chouette de Tengmalm dont je suis surpris d’apprendre la prĂ©sence ici, elle qui, traditionnellement, prĂ©fĂšre la montagne. Invisibles tout autant les 5 Ă  6 couples de cigognes noires, espĂšce qu’on pensait disparue mais qui a finalement rĂ©apparue localement, par ici, dans les annĂ©es 1990. Ici se trouve l’une des rares stations de plaine de la Chouette de Tengmalm en France ! À peine croyable ! Il faudra revenir, avec Sylvain bien sĂ»r, pour s’offrir un nouveau bain de forĂȘt, diurne et nocturne. Plonger plus loin encore que ce parcours de ronde dont la vocation est d’offrir un premier aperçu du territoire aux visiteurs. À bientĂŽt 17h, mes compagnons de marche me saluent, me laissant seul devant l’imposante entrĂ©e du Val des Choues, une porte cochĂšre gigantesque que mon poing fermĂ© est inefficace Ă  cogner pour annoncer ma prĂ©sence. J’opte pour la cloche situĂ©e dans le mur Ă  droite. Une jeune fille – j’apprends en discutant qu’il s’agit d’une Ă©tudiante isĂ©roise en fin de stage – m’ouvre et m’invite Ă  la suivre jusqu’à ma chambre. Un prĂ©au ouvre sur une cour immense dont le centre est occupĂ© par un bassin et un Ăźlot de verdure. Je suis bluffĂ© par la taille de l’endroit. Ma guide me conduit Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©, peu avant les jardins, lĂ  oĂč les chambres d’hĂŽte ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es pour les invitĂ©es. D’un geste, elle me fait entrer dans une piĂšce bleutĂ©e et coquette, Ă  l’atmosphĂšre un peu ancienne et Ă  la dĂ©coration 100% chasse. Vous ĂȘtes attendu pour le dĂźner avec monsieur et madame Monot Ă  partir de 19h. Bon sĂ©jour. » S’il y a bien une chose que je n’aurais pas imaginĂ© en dĂ©marrant ce blog, c’est d’ĂȘtre invitĂ© Ă  manger Ă  la table d’un spĂ©cialiste de la vĂ©nerie ! Me voici donc au Val des Choues, petit paradis nichĂ© dans le Parc National de ForĂȘts, partagĂ© entre amusement et un soupçon d’anxiĂ©tĂ©, Ă  me demander de quoi pourra bien ĂȘtre fait le dialogue de ce soir. J’opte pour une position neutre et une sincĂšre curiositĂ© envers l’histoire et la vie de mes hĂŽtes. Cela tombe prĂ©cisĂ©ment au moment oĂč je souhaite centrer davantage Carnets de Rando sur l’humain. C’est l’occasion rĂȘvĂ©e de mettre en pratique l’idĂ©e. À 19h, je me suis refais une allure et je sonne Ă  l’entrĂ©e du logement de Michel et InĂšs Monot. Partager la table, en tĂȘte-Ă -tĂȘte et dans le cachet unique d’une abbaye millĂ©naire, d’un des plus importants reprĂ©sentants territoriaux de la chasse Ă  courre et de sa compagne, est une expĂ©rience singuliĂšre pour un randonneur. Michel nous y a rejoints en lĂ©ger diffĂ©rĂ©, occupĂ© Ă  gĂ©rer la destruction d’un essaim de frelons dans une aile de la propriĂ©tĂ©. C’est un personnage Ă  la taille impressionnante, Ă  la voix Ă  la fois bien placĂ©e et posĂ©e, terriblement charismatique. Un Ă©quilibre habile de bienveillance et d’autoritĂ© qui invite au respect. Autour d’un repas succulent, on a parlĂ© de leur vie, ici et avant ici, du Parc, de randonnĂ©e et, Ă©videmment, de chasse. Qu’on ne s’y trompe pas, les Monot ne sont pas des aristocrates entourĂ©s de valets. Ils font tout eux-mĂȘme et s’épuisent Ă  la tĂąche. La vie Ă  l’Abbaye n’a rien d’une vie de chĂąteau. C’est bien sĂ»r la vĂ©nerie qui les a rĂ©unis aujourd’hui, ici, au Val des Choues, Ă  la tĂȘte de Piqu’Avant-Bourgogne, un Ă©quipage de 150 chiens créé en 1999 dans la voie du sanglier. Les journĂ©es sont longues pour entretenir et faire vivre l’abbaye. Et encore plus quand on concourt Ă  ĂȘtre des acteurs engagĂ©s dans la vie culturelle et territoriale de sa rĂ©gion tout en dĂ©fendant la chasse avec une foi non feinte. Les Monot auraient pu juste dĂ©cider de s’adonner Ă  leur passion en privĂ©, Ă  fermer la porte de leur domaine et Ă  tourner le dos aux critiques fĂ©roces. Mais non. C’est exactement le contraire qu’ils ont fait. Ce Parc National de ForĂȘts, pour nous, c’est une chance et non l’inverse. Il va permettre d’accueillir tout un nouveau public. , m’explique Michel avec conviction. À nous de nous adapter et Ă  lui ouvrir les portes de notre maison de la chasse pour, j’espĂšre, tenter de la dĂ©mystifier. La philosophie c’est d’expliquer cette histoire, cette antĂ©rioritĂ© qui la fait passer de la tradition Ă  la culture. » Le discours est sincĂšre et n’a rien de dĂ©magogique. Au-delĂ  de mes croyances, je suis bluffĂ© par la volontĂ© d’ouverture de Michel, par cette invitation au dialogue, par ce souci manifeste de transmettre les valeurs qu’il aime et qu’il incarne. On aime ou on n’aime pas la chasse Ă  courre mais on ne peut pas enlever aux Monot d’ĂȘtre dans la bonne attitude et d’ĂȘtre citĂ©s en exemple comme des pacificateurs dans la guerre ouverte qui oppose parfois les chasseurs aux non-chasseurs. Le Val des Choues est une zone franche, un geste d’apaisement qui veut prouver que la chasse Ă  courre n’est pas dictĂ©e par un instinct criminel ou par le goĂ»t du sang. C’est une passion, une culture et, contre toute attente, un haut respect du vivant. Du moins quand c’est bien menĂ©. On paye malheureusement les Ă©carts et les mauvais comportements d’autres Ă©quipages. , plaide Michel. Il suffit de quelques imbĂ©ciles pour condamner un collectif entier. » Michel Ă©voque et dĂ©plore ces sĂ©quences barbares qu’on voit circuler sur le web. On a pleinement conscience de donner la mort Ă  un animal. », poursuit-il. Ce n’est pas anodin. Et lorsqu’on le fait, on doit le faire avec le respect nĂ©cessaire. » La vĂ©nerie, ici, n’est pas un hobby c’est un art de vivre dans et avec la nature. Pour l’expliquer, Michel et sa femme ont ouvert le MusĂ©e-OpĂ©ra de la VĂ©nerie. Un parcours pĂ©dagogique, visuel et sonore, pour naviguer avec tous ses sens dans cet univers qu’on ne connaĂźt finalement pas. Une suite de piĂšces Ă  l’agencement maĂźtrisĂ© et aux dĂ©cors soigneusement choisis qui ne peut pas laisser le visiteur indiffĂ©rent. Les Ă©poux ne sont pas en manque d’idĂ©es pour faire du site un lieu de partage. Ici on a le sens de l’accueil et de l’hospitalitĂ©. Et une envie tenace de faire entrer le visiteur dans l’intimitĂ© d’une passion maudite par un public nĂ©ophyte C’est le point d’orgue d’une visite au Val des Choues, aprĂšs avoir flĂąnĂ© dans les immenses jardins Ă  la française qui, longtemps, ont accueilli spectacles, concerts et cĂ©lĂ©brations Ă©questres dans les annĂ©es 90. Un succĂšs Ă©vĂ©nementiel que le site doit Ă  InĂšs Monot. Dernier-nĂ© de cette fiĂšvre crĂ©atrice, le MusĂ©e OpĂ©ra bĂ©nĂ©ficie depuis peu d’une scĂ©nographie de qualitĂ© qui veut transmettre les codes de la vĂ©nerie aux nĂ©ophytes. On propose Ă©galement Ă  ceux qui le dĂ©sirent d’accompagner une chasse, Ă  pied ou Ă  vĂ©lo. Ainsi ils peuvent se faire leur propre idĂ©e. » Encore une idĂ©e incroyable qui plaide en faveur de la cohabitation. Une mine d’inspiration pour renouer un difficile dialogue entre le public et les chasseurs. Avant de quitter Michel et InĂšs le lendemain pour la suite de mes reportages en Pays ChĂątillonnais, je rends visite au chenil. Les quelques 150 Grands Anglo-Français Tricolores qui constituent la meute sont lĂ , rĂ©partis en diffĂ©rentes courettes. Loin des chiens sanguinaires qu’on pourrait trop facilement imaginer, je trouve des pĂ©pĂšres cĂąlins Ă  l’Ɠil tendre et curieux. ÉlevĂ©s Ă  l’odeur d’un seul gibier – ici le sanglier – ils ne bronchent pas au passage d’autres espĂšces. Un Ă©pisode de chasse se solde parfois – et mĂȘme souvent – par une dĂ©faite. La meute est mise en Ă©chec par le gibier et c’est ainsi. » souhaite rappeler Michel. Le repas de la meute est assurĂ©ment un instant fascinant et magique oĂč la communion entre l’animal et l’homme s’expriment avec une solennitĂ© Ă©tonnante La meute est nourrie en fin de journĂ©e. Un moment incroyable lorsque, d’une seule parole de Michel, les aboiements nourris par l’excitation du repas s’arrĂȘtent net. En quittant le Val des Choues, mon regard sur la chasse a changĂ©. Je suis grĂ© Ă  Michel, InĂšs et leurs enfants de m’avoir permis d’entrevoir l’humain au-delĂ  de la main qui tient le fusil. On connaĂźt bien la caricature, hĂ©ritĂ©e de La TĂ©lĂ© des Inconnus dans les annĂ©es 90, qui questionne la diffĂ©rence entre un bon et un mauvais chasseur. Si je sais, malheureusement que trop, ce qu’est un mauvais chasseur, je sais aussi, depuis ma visite au Val des Choues, ce qu’est un chasseur armĂ© de bon sens. VENIR EN PAYS CHÂTILLONNAIS En voiture Le point d’ancrage pour cette escapade dans le Parc National de ForĂȘts, c’est la trĂšs belle ville de ChĂątillon-sur-Seine qui, a elle seule, mĂ©rite la visite. J’y reviendrai dans un prochain article. ChĂątillon est un point assez central dans un cercle disposĂ© autour de Dijon, Troyes, Auxerre, Chaumont et Langres. On peut donc le rejoindre facilement depuis la plupart des axes. Pour les sudistes, comme moi, on arrivera nĂ©cessairement par l’autoroute l’A6, on sortira Ă  Dijon et on rejoindra ChĂątillon par la D971 6h environ. Dijon sera Ă©galement le point de passage en arrivant depuis le Jura ou Mulhouse 3h30 environ. Pour le Grand Est, en revanche, on passera plutĂŽt par Chaumont puis par la D65, qui devient ensuite D965 environ 4h depuis Strasbourg. Le Nord contournera Paris pour passer par Troyes et descendre sur ChĂątillon par la D671, qui devient ensuite D971 5h depuis Lille. Les Parisiens, eux, descendront par l’A6 via Auxerre puis, par la sortie 20 et la D965, tireront sur ChĂątillon via Tonnerre 3h environ. Auxerre sera aussi point de passage pour les Bretons, en passant d’abord par OrlĂ©ans 8h depuis Brest. Le Grand Ouest et Sud-Ouest, quant Ă  eux, prĂ©fĂ©reront viser Clermont-Ferrand ou Moulins pour rejoindre d’abord Nevers, puis en diagonale Avallon pour attraper l’A6, la suivre au sud jusqu’à la sortie 23 puis, via Montbard et la D980, rejoindre enfin ChĂątillon 7h30 environ depuis Bordeaux. En train/bus La gare de ChĂątillon-sur-Seine n’est plus en service. Il faut passer par la gare de Montbard 30mn en voiture de ChĂątillon puis prendre la ligne 126 jusqu’à ChĂątillon. AccessibilitĂ© Ă©galement depuis Dijon avec 5 trains par jours environ 1h30 de trajet et un tarif allant de 15 Ă  20 euros. Pour celles et ceux qui arriveraient en train depuis Dijon, c’est la ligne 124 jusqu’à 7 dĂ©parts quotidiens qu’il faudra emprunter. ACCÈS AU VAL DES CHOUES ET AU PARC NATIONAL DE FORÊTS Depuis ChĂątillon-sur-Seine, suivre Ă  l’est la D928, direction Langres et Recey-sur-Ource. Au croisement avec la D13, continuer Ă  droite par la D928 direction A31, Maisey-le-Duc et Vanvey. Traverser Maisey et rejoindre Vanvey. Dans le village, juste aprĂšs l’église, tourner Ă  droite par la route C3 direction Villiers-le-Duc et Ancienne Abbaye du Val des Choues. Attention, aprĂšs 100 mĂštres, ignorer la direction Villiers-le-Duc par la D112a sur votre droite et poursuivre tout droit en suivant les indications Abbaye du Val des Choues. Stationnement devant le mur d’enceinte de l’abbaye. Depuis ChĂątillon-sur-Seine, comptez 30 minutes 22,5 km. CIRCUIT DU VAL DES CHOUES LE TOPO Note suivre un topo en forĂȘt n’est pas chose aisĂ©e mĂȘme si j’ai tentĂ© d’ĂȘtre le plus prĂ©cis possible par rapport au terrain et Ă  la carte. Sur place le balisage est correct mais restez nĂ©anmoins attentif en forĂȘt, on rate vite une balise ! Je vous mets, en plus, un lien vers le fichier GPX du parcours. Depuis le parking de l’Abbaye, rejoindre le panneau d’information de la randonnĂ©e en continuant par la route forestiĂšre. Partir Ă  droite de celui-ci par une belle allĂ©e de taillis et entrer ensuite dans le sous-bois par la gauche 1. Grimper une cĂŽte et Ă  la patte d’oie suivante, prendre Ă  gauche 2. Rejoindre ainsi rapidement la TranchĂ©e du Val des Choues qu’on suit par la gauche 3. AprĂšs environ 800 mĂštres, Ă  un croisement de 5 chemins, quitter la tranchĂ©e Ă  gauche 4. Le chemin va amorcer une descente progressive jusqu’à rejoindre l’extrĂ©mitĂ© de la TranchĂ©e de la Haute Enclave 5. La suivre et la poursuivre lorsqu’elle opĂšre, plus loin, un coude marquĂ© Ă  droite. 300m avant d’atteindre la Route ForestiĂšre de la Combe aux Cerfs Ă  Essarois, repĂ©rer le balisage qui repart en arriĂšre, Ă  gauche, Ă  la faveur d’une intersection avec le Chemin du Bas de Comet 6. Le suivre jusqu’à son extrĂ©mitĂ© 7. Dans l’espace final, partir dans les taillis, Ă  gauche. Un peu plus loin, bien suivre le balisage Ă  droite 8 qui s’étire ensuite tout droit par un chemin en sous-bois. AprĂšs environ 600 mĂštres, il coupe un autre chemin 9 le suivre Ă  gauche. À la suite d’une courbe Ă  droite, il finit par rejoindre une route goudronnĂ©e 10. La suivre d’abord sur la droite pendant une quinzaine de mĂštres puis prendre Ă  gauche par un chemin en forĂȘt jusqu’à rejoindre une large piste 11. La suivre Ă  gauche jusqu’à une ligne Ă©lectrique et tourner Ă  gauche par la TranchĂ©e de la Villie Ă  Essarois 12. Le balisage dĂ©croche lĂ©gĂšrement Ă  droite un peu plus tard, via un chemin plus forestier 13. Le suivre jusqu’à croiser une nouvelle piste 14. Tourner dessus Ă  gauche et descendre jusqu’à rejoindre l’abbaye. RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES & DIFFICULTÉ Bon on devrait assez vite faire le tour de la question. Cette randonnĂ©e dans le Parc National de ForĂȘts, c’est de la balade. À l’exception d’une courte cĂŽte, au dĂ©but, pour rĂ©veiller un peu les mollets, aucune difficultĂ© physique n’est Ă  prĂ©voir tout du long. C’est plus de la vigilance qui est recommandĂ©e pour bien veiller Ă  rester sur l’itinĂ©raire balisĂ©. Comme je l’ai dit dans le pas-Ă -pas ci-dessus, le balisage est trĂšs correct mais il suffit de quelques secondes d’inattention pour rater une balise et s’engager sur le mauvais chemin. Les forĂȘts, vous le savez, ce sont des labyrinthes. N’hĂ©sitez donc pas Ă  vĂ©rifier rĂ©guliĂšrement votre chemin avec la carto et le topo. Comme Ă  chaque reportage en forĂȘt, j’insiste sur la nĂ©cessaire et frĂ©quente attention qu’il faudra porter aux tiques. Ne nous leurrons pas il y en a. Ça fait partie du patrimoine forestier, c’est ainsi. Vous aurez donc avec vous tout le nĂ©cessaire dans le sac Ă  dos le rĂ©pulsif, la pince Ă  tiques et l’antisep
tique bien sĂ»r ! Autre chose, qui a son importance vous l’avez lu dans l’article, on est ici au pays de la chasse. La pĂ©riode de chasse court de mi-septembre Ă  fin fĂ©vrier. Il est donc prĂ©fĂ©rable d’éviter la forĂȘt Ă  cette pĂ©riode et les jours concernĂ©s. Pour anticiper, pensez Ă  consulter la carte des jours de chasse en battue pour le grand gibier sur le dĂ©partement de la CĂŽte-d’Or. LE CIRCUIT DU VAL DES CHOUES AVIS PERSO & CONSEILS Pour celles et ceux que ma prose fatigue et/ou qui n’ont pas vingt minutes pour lire un article en entier, je vous fais une synthĂšse ici. Courte et facile, cette petite boucle est une vraie opportunitĂ© de prendre le pouls de ce Parc National de ForĂȘts. Pour en profiter pleinement, j’ai deux conseils le premier c’est prenez le temps. Le temps d’observer, de guetter, de comprendre, de ressentir. Si vous ne faites que marcher d’une traite, vous passerez Ă  cĂŽtĂ© de l’esprit de cet itinĂ©raire. Mon deuxiĂšme conseil c’est, si vous ne vous sentez pas capable d’interagir avec le milieu par vous-mĂȘme, faites vous aider et partez accompagnĂ©es par quelqu’un comme Sylvain. Vous trouverez de bons conseils Ă  la Maison de la ForĂȘt de Lenglay. Bon, moi, comme je suis gourmand, j’en aurais aimĂ© encore plus. Plus de rencontre avec la faune – mais ça, ça ne s’improvise pas comme ça – plus d’exploration en profondeur pour pĂ©nĂ©trer le cƓur de la forĂȘt, plus de fleurs et de lumiĂšres magiques – mais ça c’est merci le Covid-19 car, initialement, ce reportage aurait dĂ» se faire plutĂŽt au printemps qu’en plein Ă©tĂ©. Alors un troisiĂšme conseil, ce serait de bien choisir vos heures et votre saison pour que le dĂ©cor soit encore plus magique. Et Dieu que, dans ces forĂȘts, il y a de la magie dans l’air derriĂšre chaque arbre. Enfin, dernier point de vue, sur le sujet sensible de ce reportage la chasse Ă  courre. Je me suis bien fait allumer sur ce sujet sur les rĂ©seaux quand je l’ai Ă©voquĂ© Ă  l’époque du tournage. Ça montre Ă  quel point c’est tendu et que la rĂ©flexion est Ă©vincĂ©e au profit de la colĂšre. Moi je ne vous dis qu’une chose venez au Val des Choues et voyez par vous-mĂȘmes. Rencontrez et parlez avec Michel et InĂšs Monot. Partagez leur table et une soirĂ©e avec eux. Et faites vous votre propre avis. À dĂ©faut d’en changer, vous aurez au moins les arguments pour savoir de quoi on parle rĂ©ellement. Du moins ici, en CĂŽte-d’Or. Et vous profiterez au passage du cadre prestigieux de l’abbaye. C’est instructif et ça fait rĂ©flĂ©chir sur nos jugements faciles et trop souvent portĂ©s sans connaissance des sujets. HÉBERGEMENT ASSOCIÉ Abbaye du Val des Choues testĂ© et approuvĂ© Dormir dans le cadre impressionnant d’une abbaye sĂ©culaire, en plein milieu du Parc National de ForĂȘts, ça n’est pas donnĂ© tous les jours. Quand, en plus, elle est situĂ©e juste devant le dĂ©part de l’itinĂ©raire, ça ne se refuse pas. Et quand elle offre, de surcroĂźt, la possibilitĂ© d’une rencontre riche en enseignements et en leçon de tolĂ©rance, on ne rĂ©flĂ©chit pas et on y va. Un passage au Val des Choues est le prolongement nĂ©cessaire Ă  cette boucle de randonnĂ©e. C’est un lieu hors du temps et, de surcroĂźt, on mange plus que trĂšs bien Ă  la table de Michel et InĂšs. Et, contre toute attente quand on n’est pas, Ă  la base, un grand fan de la chasse, on passe un excellent moment avec eux. Pas d’hĂ©sitation donc dormez au Val des Choues ! 2 chambres d’hĂŽtes, 90 Ă  110 euros la nuit, petit-dĂ©jeuner inclus. Note prĂ©sence Ă©galement sur le site d’un gĂźte de groupe pour 15 personnes, en location Ă  la semaine ou week-end
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  • comment faire un oeil de dieu en vannerie